En région bordelaise, le Dr Jeremy Saget* a partagé durant quelques années un cabinet médical avec un confrère qui n’était autre que... son père.
Le duo a pris brutalement fin au décès de ce père-confrère âgé de 55 ans. Le Dr Eric Saget, personnalité introvertie mais originale et peu sensible au jugement des autres (il avait tricoté un pull arlequin pour le jour de son mariage), était très apprécié par sa patientèle pour sa fiabilité et son sérieux. Dans la famille nombreuse fondée par le Dr Saget et son épouse, Jeremy, l’aîné, est l’unique des cinq enfants à avoir suivi la même voie.
Tel père, tel fils !
Bien que major de sa promo – tout comme son père –, le jeune Jeremy décide de faire de la médecine un engagement et opte (une nouvelle fois comme son père) pour la médecine générale.
C’est avec des sentiments apaisés, voire joyeux, qu’il peut maintenant évoquer les cinq précieuses années passées auprès de ce « père-confrère ».
Il décrit d’abord le père, être rationnel, solitaire et créatif, ancré dans l’altruisme désintéressé. Puis évoque le praticien toujours disponible comme souvent en médecine de campagne. Le confrère Eric Saget avait une relation très forte avec sa patientèle. Son cabinet a été basé dans la maison familiale pendant plus de vingt ans. Le jeune Dr Saget ajoute en souriant : « J’ai encore des patients qui me disent "Je t’ai connu petit jouant dans le jardin". »
En 2002, le Dr Saget père conçoit et construit « le cabinet idéal », à quelques kilomètres du lieu d’habitation (il avait déjà créé son propre logiciel de gestion en 1987 que son fils et confrère a continué à utiliser jusqu’en 2012). Ce cabinet, imaginé et réalisé par Eric Saget, comprend un site Internet, un circuit avec double porte pour fluidifier la circulation des patients et trois salles d’attentes gérées par un code couleurs. Une lumière orange pour les consultations sur rendez-vous, une verte pour les visites sans et une lumière rouge lorqu’elles sont terminées.
Un duo complémentaire
Le duo des Drs Saget se forme suite au départ du médecin associé au cabinet. Le généraliste Eric Saget, fort apprécié des patients, se trouve à la tête d’une double patientèle. Il la tient à bout de bras pendant un an. « Je me trouvais à ce moment-là aux Comores. Mon père m’a demandé de l’aider à trouver, parmi mes propres connaissances, un nouvel associé. Bien conscient que consulter avec son père était un tant soit peu particulier, j’ai réfléchi et fini par lui proposer de m’installer avec lui. Deux jours plus tard, au moment de la fête des pères, le mien m’offre une plaque à mon nom, symbole de notre cabinet commun. » Le tandem de praticiens se forme. Il fonctionne dans la complémentarité car si le père et le fils sont très complices, ils sont foncièrement différents.
Peu loquace, le Dr Eric Saget fait preuve d’une écoute exceptionnelle et d’une grande expérience. Son fils, plus enclin à la discussion, fournit beaucoup d’explications. Du coup, les patients se sont déterminés au fil du temps pour l’un ou l’autre généralistes et parfois pour les deux sans que cela ne pose de soucis. « Mon père-confrère a su me transmettre sa passion pour l’humain. Nos échanges d’adulte à adulte se faisaient en plus entre professionnels de la médecine », commente le jeune généraliste. Une dimension supplémentaire à la simple filiation s’est créée dans ce duo.
* Intrépide, passionné par l’espace et Mars en particulier, le jeune Dr Saget est aussi l’unique Français en lice pour un programme de voyage sur cette planète : « Mars One » (« le Quotidien du Médecin » n° 9479, du 14 mars 2016).
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