DE NOTRE CORRESPONDANT
« CELA fait 34 ans que je participe à ce congrès et c’est la première fois que le déficit de l’assurance-maladie ne constitue pas l’un des thèmes centraux du congrès ! », a relevé à Nuremberg, non sans humour, le président de l’Ordre des médecins allemands, le Dr Frank Ulrich Montgomery.
Le débat porte plutôt sur l’utilisation de...l’excédent historique dégagé l’an dernier par l’assurance-maladie (4 milliards d’euros), fruit d’une hausse des recettes liées à la baisse du chômage et d’une forte réduction des dépenses, notamment pharmaceutiques. Un excédent qui s’ajoute aux réserves accumulées, constituant un trésor de guerre de près 20 milliards d’euros.
Certains soulignent que cette manne pourrait fondre rapidement si une nouvelle crise économique frappait le pays : c’est le discours prudent qu’a tenu le ministre de la santé, Daniel Bahr. Il se montre très réservé quant à la gestion de cette « cagnotte », qu’il préférerait visiblement garder bien au chaud.
Pour les représentants des médecins allemands au contraire, cette somme devrait être utilisée rapidement pour compenser certaines mesures d’économies drastiques qui ont frappé les hôpitaux et le secteur libéral au cours des dernières années. Pour favoriser l’accès aux soins, les médecins demandent que le fameux « forfait de consultation trimestrielle » de 10 euros que doit payer tout patient qui consulte un médecin au cours d’une période de trois mois soit supprimé. Et ils rejettent surtout toute nouvelle contribution « exceptionnelle » qui pourrait frapper la profession.
Paradoxalement, les médecins découvrent qu’il n’est pas si confortable d’être « riche » dans un pays qui réfléchit à nouveau à des réformes du système de santé susceptibles de changer la donne. La gauche en particulier - dont la victoire n’est pas exclue aux législatives 2013 - envisage d’unifier l’assurance-maladie, constituée de caisses publiques et privées. Elle entend aussi compléter les cotisations sociales par un financement par l’impôt. En préparation également : un projet de loi très contraignant pour lutter contre la « corruption » des médecins, qui donnerait aux caisses maladie des pouvoirs de contrôle plus étendus sur les praticiens. Ce projet suscite la colère de la profession, qui parle de populisme.
D’année en année, les charges bureaucratiques qui pèsent sur les médecins augmentent, les vocations se font plus rares. L’Ordre des médecins allemands s’apprête à lancer une campagne de sensibilisation auprès des jeunes, afin de les attirer vers la profession. Bref, la « cagnotte » de l’assurance-maladie ne règle pas tout...
Mise au point
Palpitations : orientation diagnostique
En 5 points
Obésité : suivi d’un patient sous aGLP-1
Cas clinique
La fasciite nécrosante
Mise au point
La périménopause