LE DÉVELOPPEMENT professionnel continu (DPC), nouvelle obligation à laquelle doivent théoriquement se soumettre tous les ans les quelque 200 000 médecins de France, tarde à convaincre la profession.
Les principaux textes indispensables à sa mise en place sont pourtant parus au « Journal officiel ».
Le ministère de la Santé a validé six orientations nationales et une trentaine de méthodes de DPC. Une enveloppe pouvant aller jusqu’à 3 700 euros a été fixée pour chaque médecin libéral (comprenant l’indemnisation du praticien et de l’organisme de formation). Le montant du forfait affecté au DPC des PH s’élèvera entre 1 200 et 1 500 euros par an par médecin.
Dynamique altérée.
Pour autant, le milieu syndical et associatif s’inquiète. « Le système le plus complexe que l’on puisse imaginer a été initié », affirmait récemment le Dr Michel Combier, président de l’UNOF-CSMF. Le manque de financement préoccupe le syndicat. « Actuellement, on forme 20 % de médecins, en basant le calcul sur un programme de DPC par médecin et par an, on espère en former entre 30 et 40 %. On est loin de l’universalité pour une obligation légale ».
MG FORM, association de formation continue affiliée à MG France, déplore que 4 mois après la mise en place du DPC, « la dynamique de la formation professionnelle conventionnelle (FPC) déployée de 2001 à 2012, se trouve gravement altérée ».
La FPC avait permis de former 25 000 médecins généralistes différents ces dix dernières années, en assurant la qualité des organismes et des programmes mais aussi en certifiant la rigueur des contenus et des procédures, plaide MG FORM. Le DPC a mis fin aux appels d’offres, ce que regrettent de nombreux acteurs de la formation continue. A partir du 1er juillet 2013, le DPC pourra être dispensé par des associations venant de tous horizons (et pas seulement des organismes de formation traditionnels).
40 % de maîtres de stage formés en moins.
Les associations rencontrent un autre problème de taille, celui du paiement de leurs actions engagées depuis plusieurs mois. Le Collège national des enseignants de médecine générale (CNGE) a alerté le ministère de la Santé sur les difficultés engendrées par le retard dans les versements de l’organisme gestionnaire du DPC. « Nous avons reçu l’assurance de l’OGDPC que les fonds 2012 seraient versés d’ici à la fin de semaine prochaine et que nous aurions des avances sur 2013 », explique le Pr Vincent Renard, président du CNGE. La société savante a avancé 500 000 euros. « Notre fond de roulement n’est pas inépuisable », explique le Pr Renard. Les atermoiements ne sont pas sans conséquence : le CNGE a constaté une chute de 40 % des formations de maîtres de stage sur les 4 premiers mois de l’année par rapport à la même période en 2012. « Cela reflète les obstacles administratifs et l’absence de toute politique incitative du dispositif actuel de DPC », affirme Vincent Renard.
Pour conforter l’investissement des généralistes dans l’enseignement, le CNGE demande que les crédits de formation des maîtres de stage - un séminaire de 2 jours de DPC coûte 1 835 euros - soient dissociés de l’enveloppe individuelle de 3 700 euros des praticiens pour ne pas décourager les plus investis. « Certains médecins se voient réclamer un chèque de 100 ou 150 euros quand ils ont perçu un peu plus des 3 700 euros, explique le Pr Renard. En terme d’image, c’est dramatique. »
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