Selon une modélisation britannique parue dans « The Lancet Global Health », 1,7 milliard de personnes, soit 22 % de la population mondiale, souffrent d'au moins un problème de santé sous-jacent qui les exposerait à un risque accru de forme sévère de Covid-19.
Cette étude, fondée sur les données de 188 pays, prend en compte 11 types de pathologies chroniques : les maladies cardiovasculaires, la maladie rénale chronique, la maladie respiratoire chronique, la maladie hépatique chronique, le diabète, les cancers avec immunosuppression (liée directement au cancer ou bien au traitement), l'infection VIH, la tuberculose, les troubles neurologiques chroniques et la drépanocytose.
La prévalence d'une de ces comorbidités varie fortement selon l'âge, facteur de risque majeur de Covid-19, allant de moins de 5 % chez les moins de 20 ans à 66 % chez les 70 ans et plus. « Ces personnes à risque en raison d'une pathologie sous-jacente n'auront pas toutes besoin d'être hospitalisées si elles sont infectées », précise au « Quotidien » Andrew Clark, premier auteur de l'étude.
Risque d’hospitalisation de 4 %
Parmi la population mondiale (avec ou sans pathologie sous-jacente), 349 millions de personnes (4 %) auraient besoin d'être hospitalisées en cas d'infection Covid-19. Ce risque est inférieur à 1 % chez les moins de 20 ans et environ 20 % chez les 70 ans et plus. Par ailleurs, selon les estimations, les hommes ont un risque plus élevé que les femmes de développer une forme sévère (6 versus 3 %).
« Il s'agit de chiffres mondiaux, mais la part de la population à risque varie selon les pays. Par exemple, les pays européens avec des populations plus âgées ont une plus grande part de leur population à risque accru que ceux d'autres régions à population plus jeune, comme en Afrique », souligne Andrew Clark.
Mieux cibler les mesures
Les estimations montrent toutefois que les pays africains à forte prévalence d'infection au VIH, tel le Lesotho, ont aussi des populations à risque accru de forme sévère de Covid-19. C'est le cas également des petits pays insulaires à forte prévalence de diabète comme les îles Fidji.
« Nos estimations ne sont pas exhaustives - par exemple, elles se concentrent sur les conditions cliniques chroniques et excluent plusieurs facteurs de risque - mais fournissent un point de départ pour réfléchir au nombre minimum de personnes qui pourraient requérir des mesures de distanciation sociale plus strictes et qui pourraient être protégées si un vaccin est disponible », conclut Andrew Clark.
(1) A. Clark et al., PhD Lancet Glob Health, https://doi.org/10.1016/S2214-109X(20)30264-32020.
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité
Troubles du neurodéveloppement : les outils diagnostiques à intégrer en pratique
Santé mentale des jeunes : du mieux pour le repérage mais de nouveaux facteurs de risque