LES ORIGINES du psoriasis sont multiples. La prédisposition génétique et les facteurs environnementaux (traumatismes, infections...) peuvent notamment en expliquer l’apparition. Les patients atteints de cette maladie ont un système immunitaire déréglé : leur organisme produit, ainsi, de nouvelles cellules cutanées à un rythme sept fois plus rapide que la normale. En s’accumulant, les cellules forment les plaques caractéristiques de la maladie. Entre 5 et 30 % des patients développent également un rhumatisme psoriasique. En plus des symptômes cutanés, ils ont des manifestations rhumatismales, avec des douleurs et des atteintes inflammatoires articulaires. « Le rhumatisme psoriasique peut engendrer des séquelles telles que la destruction de l’articulation », souligne le Pr Hervé Bachelez, dermatologue à l’hôpital Saint-Louis, à Paris et président de la Société française de dermatologie.
Dans le grand public, beaucoup pensent encore que le psoriasis une maladie contagieuse, révélant que la personne atteinte est stressée. Une chose est sûre, les patients atteints de psoriasis souffrent d’un manque d’estime de soi. D’après l’enquête Pso Uncovered**, 47 % n’ont pas confiance en eux. Plus de 50 % avouent annuler des rendez-vous personnels ou professionnels à cause de l’aspect de leur peau. De même, pour 37 % des personnes interrogées, le psoriasis a un impact sur leur comportement au travail. Enfin, la vie de couple est également altérée : 28% des répondants avouent avoir été empêchés de sortir ou de poursuivre une relation avec quelqu’un à cause de leur maladie.
Prise en charge globale.
Pourtant, aujourd’hui, de nombreuses options thérapeutiques existent pour réduire les signes et symptômes de la maladie : traitements locaux (acide salicylique, corticoïdes, analogues de la vitamine D, rétinoïde), photothérapies et traitements systémiques (dérivé de la vitamine A, immunosuppresseurs, biothérapies). Des traitements qui doivent être adaptés à chaque patient : type de psoriasis, localisation, sévérité de la maladie, âgé, antécédents médicaux, retentissement sur la qualité de vie... « L’évolution des stratégies thérapeutiques du psoriasis a suivi les progrès de la compréhension de l’immunologie. Les thérapeutiques actuelles permettent de freiner les phénomènes inflammatoires ; elles sont de plus en plus ciblées. Si le psoriasis de la peau reste la constatation première, les patients ont 20 % de risque de développer un psoriasis des articulations. Et dans 20 à 50 %, le psoriasis a un impact neuropsychique sur les patients, avec un risque de dépression. D’où l’intérêt d’une prise en charge globale de la maladie. Les dermatologues et les rhumatologues commencent à travailler main dans la main et avec les omnipraticiens (infirmières, psychologues...). Il faut encourager ce type d’initiatives », conclut le Pr Bachelez.
On peut retrouver des témoignages de patients grâce la campagne internationale « Under the Spotlight - Les patients face à la caméra », qui vise à changer le regard du grand public mais aussi des autorités sur la maladie.C’est une série de documentaires dans lesquels des malades de plusieurs pays européens racontent leur combat quotidien. L’APLCP a participé à ce projet en filmant 4 malades français pendant toute une journée. Les vidéos de patients sont mises en ligne pour la journée du psoriasis sur : www.aplcp.org et www.underthespotlight.com. Une manière de faire le point sur cette maladie mal connue et trop souvent stigmatisée.
* L’APLCP est une association de patients atteints de psoriasis soutenue par un comité scientifique (www.aplcp.org).
**L’enquête européenne Pso Uncovered a été menée dans 17 pays, avec plus de 11 000 patients atteints de psoriasis, afin de connaître leur ressenti et leur vécu face à la maladie.
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