Des chercheurs de l'Institut Pasteur annoncent dans « The Journal of Molecular Diagnostics » avoir mis au point un test HPV plus performant dans la prédiction du risque de développer un cancer du col de l'utérus. Ce double test permet à la fois la détection d'une infection HPV et la détermination de la probabilité d'évolution vers un cancer.
Pour ce faire, les chercheurs ont mis au point une procédure de diagnostic moléculaire in vitro particulière : le HPV RNA-Seq. Ce test permettrait à la fois la détection des infections HPV à haut risque et l'identification des patientes porteuses de lésions malpighiennes intra-épithéliales de haut grade (LMIEHG). « Ce test unique en son genre allie les avantages des analyses moléculaires (typage des HPV) à ceux de la cytologie cervicale (phénotypage des cellules) », explique Marc Eloit, chercheur principal de l'Institut Pasteur (Paris) et de l'École nationale vétérinaire d'Alfort (Maisons-Alfort).
Le HPV RNA-Seq, une association de deux méthodes diagnostiques
Le HPV RNA-Seq s'appuie sur l'association de la transcription inverse suivie de PCR (RT-PCR) multiplexée et du séquençage de nouvelle génération (NGS). La RT-PCR permet de quantifier avec précision de petites quantités d'ARN (traduisant l'activité des gènes des HPV) et le NGS, de caractériser la diversité des séquences virales amplifiées. Associées, ces méthodes sont en mesure de déceler jusqu'à 16 HPV à haut risque, ainsi que la présence de marqueurs précancéreux.
À ce jour, les tests de diagnostic moléculaire peinent à repérer les cancers ou les lésions précancéreuses. Quant au frottis, qui recherche des cellules anormales, même associé à un test de diagnostic moléculaire des HPV à haut risque, il donne lieu à des colposcopies inutiles.
Un intérêt en test de triage
Dans cette étude, le HPV RNA-Seq a été utilisé sur des échantillons de 55 patientes, dont 28 étaient porteuses de lésions malpighiennes intra-épithéliales de bas grade et 27, de lésions précancéreuses. Ce test a permis de dépister deux patientes HPV-positives de plus qu'un kit de diagnostic moléculaire homologué largement utilisé. La méthode HPV RNA-Seq a révélé une sensibilité de 97,3 % et une valeur prédictive négative (VPN) de 93,8 %.
Pour déterminer si le nouveau test pourrait jouer un rôle dans le triage du cancer du col de l'utérus, les chercheurs ont comparé la cytologie au HPV RNA-Seq. C'est ainsi que les scientifiques ont découvert des marqueurs de cytologie de haut grade, avec des performances encourageantes pour le HPV RNA-Seq comme test de triage.
Par rapport à l'histologie, la valeur prédictive positive (VPP) du test HPV RNA-Seq était supérieure à celle de la cytologie. « Cette observation constitue un solide argument en faveur d'une possible valeur ajoutée médicale du HPV RNA-Seq par rapport à la cytologie », estime Marc Eloit. Le HPV RNA-Seq pourrait éviter des colposcopies inutiles et servir au dépistage d'autres cancers associés aux HPV (anus, tête, cou).
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