Sans surprise, c’est le Pr Marc Gentilini, avec sa grande expérience et sa liberté de pensée bien connue, qui a lancé le débat. Il a rappelé que, contrairement à beaucoup d’autres pays occidentaux, la France a choisi d’attribuer la majorité de ses financements publics aux projets multinationaux, dans l’espoir d’accroitre le poids de la France dans les grandes instances internationales.
« Objectif très partiellement atteint, constate-t-il. Surtout que sur le terrain cela se traduit de façon négative. Acheminement plus aléatoire des fonds, implication et formation moindres des personnels locaux, focalisation sur certains thèmes (le sida est les maladies dites tropicales, alors que la santé des femmes est relativement oubliée), moins de Français impliqués. »
« Heureusement qu’il y a MSF », dira un autre orateur. Sur le plan politique, la parole de la France sur la santé publique est diluée… Partant de ce constat, le Pr Gentilini, suivi par d’autres intervenants, demande un rééquilibrage de l’aide publique aux Pays du Sud, en faveur des projets bilatéraux. Et, parallèlement, il faudrait mieux gérer les créations multinationales, en les contrôlant sur le terrain et, à ce titre, le Pr Gentilini demande la création d’un commissariat général du développement.
La nécessité d’une approche multinationale
En réponse, Philippe Douste-Blazy, secrétaire général adjoint de l’ONU et président d’UNITAID a insisté sur l’importance d’une approche multinationale de l’aide au développement « pour désamorcer la bombe atomique qui menace le monde : la faim qui pousse les populations dans les bras des extrémistes ». Même si tout n’est pas parfait, reconnaît-il, des progrès considérables ont été accomplis, notamment dans la lutte contre le sida dans les pays pauvres. Enfin, il demande aux Français d’être plus pro-actifs dans le cadre des projets multinationaux, ce que pourrait favoriser la création d’une Fondation publique-privée portant mieux nos projets et nos équipes.
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