Deux études parues dans « Science » décrivent l'identification de « nanocorps » (« nanobodies » en anglais) capables de neutraliser le SARS-CoV-2 in vitro. Ces minuscules anticorps ont l'avantage d'être plus faciles à produire que les anticorps monoclonaux, en vue d'applications préventives et curatives.
Alors que le virus se lie au récepteur ACE2 de la cellule hôte pour entrer dans l'organisme à l'aide de la protéine Spike, les nanocorps (des anticorps à domaine unique) se lient fortement à cette dernière, perturbant ainsi l'interaction protéine/récepteur.
Ces polypeptides innovants présentent des atouts majeurs. Ils peuvent être produits par des bactéries ou des levures, alors que les anticorps monoclonaux doivent être produits par des cellules de mammifères. De plus, la stabilité des nanocorps suggère la possibilité d'une administration par aérosol, plus simple que la voie intraveineuse requise pour les anticorps monoclonaux.
Dans l'étude de Michael Schoof et al. (1), les chercheurs ont passé au crible une banque de séquences de nanocorps synthétiques issus de levures afin d'identifier ceux efficaces contre le SARS-CoV-2. Ils ont identifié en particulier un nanocorps appelé Nb6, particulièrement puissant pour bloquer l'interaction du virus avec le récepteur ACE2. De plus, « le mNb6-tri conserve sa fonction après l'aérosolisation, la lyophilisation et le traitement thermique, ce qui permet l'administration par aérosol de ce puissant neutralisant directement dans l'épithélium des voies respiratoires », expliquent les auteurs.
Dans la seconde étude (2), menée par Yufei Xiang et al., les chercheurs ont identifié des nanocorps produits après immunisation de lamas avec la protéine Spike virale et ont isolé ceux ayant un fort pouvoir neutralisant contre le SARS-CoV-2. « Ces nanocorps neutralisants thermostables peuvent être rapidement produits en masse à partir de microbes et résistent à la lyophilisation et à l'aérosolisation », soulignent les auteurs.
(1) M. Schoof et al., Science, DOI: 10.1126/science.abe3255, 2020
(2) Y. Xiang et al., Science, DOI: 10.1126/science.abe4747, 2020
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