Depuis le début de la pandémie, la circulation du SARS-CoV-2 « semble avoir été régulée principalement par les interventions gouvernementales plutôt que par les facteurs météorologiques », estime l’équipe spéciale de l’Organisation météorologique mondiale affiliée à l’ONU (OMM), chargée d’examiner l’influence de la météo et de la qualité de l’air sur la pandémie.
Dans un premier rapport publié ce 18 mars, ces 16 spécialistes des sciences de la Terre, de la médecine et de la santé publique dresse un état des lieux des connaissances après une analyse du « nombre colossal d’articles et de prépublications disponibles ».
Selon eux, la littérature ne permet pas, à ce stade, de trancher et l’arrivée du printemps dans l’hémisphère nord ne devrait pas conduire à une levée des mesures visant à freiner la propagation du virus, sur la base de facteurs météorologiques ou de qualité de l’air.
« Au cours de la première année de la pandémie, nous avons observé des vagues de contamination lors des saisons chaudes et dans les régions chaudes. Rien ne prouve que cela ne pourrait pas se reproduire pendant l’année à venir », avertit Ben Zaitchik, coprésident de l’équipe spéciale et membre du département des sciences de la Terre et des planètes de l’université Johns Hopkins.
Une éventuelle saisonnalité à l’avenir
En effet, si des modélisations anticipent une forme saisonnière qui s’installerait au cours du temps, rien ne permet encore de conclure. Les mécanismes à l’œuvre dans la saisonnalité des infections virales respiratoires sont encore mal connus, est-il rappelé. Une combinaison de facteurs peut avoir un impact, et notamment l’influence indirecte du temps et des saisons par le biais de changements dans le comportement humain.
Des preuves, établies en laboratoire, commencent à s’accumuler sur les conditions privilégiées de survie du virus (environnement froid, sec et avec un faible rayonnement ultraviolet), mais les données manquent sur l’influence de ces conditions sur les taux de transmission en conditions réelles.
Un manque de preuves sur la qualité de l’air
La même prudence est apportée concernant l’influence des facteurs liés à la qualité de l’air. Les données préliminaires montrent une association entre une mauvaise qualité de l’air et une élévation des taux de mortalité. Mais, « à l’heure actuelle, il n’y a pas de preuve directe, évaluée par des pairs, de l’impact de la pollution sur la viabilité du SARS-CoV-2 dans l’air », relèvent les experts.
Ces derniers insistent sur la nécessité de mener des études rigoureuses. « Des études fondées sur un volume restreint de données ont été publiées plus vite que leurs conclusions n’ont pu être recoupées et évaluées par les pairs », regrette Juerg Luterbacher, directeur du département des sciences et de l’innovation et scientifique en chef de l’OMM, qui encourage à produire des données de qualité.
Un appel est également lancé aux « chercheurs, médias et décideurs » en faveur d’une communication « claire et active pour garantir que les résultats scientifiques guident l’élaboration de politiques d’une manière appropriée, objective, transparente et responsable ».
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