Publiée dans « Pediatric Infectious Disease Journal », une étude fait le point sur l’effet de l’épidémie de Covid-19 chez les enfants, à partir des données transmises par le Centre chinois de prévention et de contrôle des maladies (1).
Cette étude confirme notamment la moindre sévérité du Covid-19 chez les enfants, comme c’était déjà le cas pour le SARS-CoV et le MERS-CoV. Ainsi, s’ils sont tout aussi susceptibles d’être infectés que les adultes, ils sont moins susceptibles d’être symptomatiques ou de développer des symptômes graves. Par ailleurs, « la plupart des enfants infectés récupèrent en une à deux semaines après l'apparition des symptômes et aucun décès dû au SARS-CoV-2 n'avait été signalé en février 2020 », soulignent les auteurs.
Les caractéristiques cliniques des cas d’enfants sont connues grâce à 3 séries de cas. La première compte 20 enfants, inclus jusqu'au 31 janvier, dans la province de Zhejiang. La seconde comporte 34 enfants, recensés entre le 19 janvier et le 7 février, dans la province de Shenzhen. La troisième série est composée de 9 nourrissons nés dans différentes provinces de Chine.
Des enfants infectés via des chaînes de transmission familiale
Leur rôle dans la transmission reste incertain. Seule certitude, indiquent les auteurs, « la majorité des enfants infectés par le SARS-CoV-2 ont jusqu'à présent fait partie d'une chaîne de transmission familiale [100 % dans la série des nourrissons, dans laquelle un autre membre de la famille avait des symptômes avant les nourrissons dans tous les cas ; 82 % dans la série de cas de 34 enfants et la majorité dans la série de 20 enfants (nombre exact non spécifié)] ».
Les symptômes sont similaires à ceux identifiés chez les adultes, bien que moins sévères. Dans la série de 34 cas, aucun des enfants n’avait de maladie sous-jacente, 65 % avaient des symptômes respiratoires communs, 26 % avaient une maladie bénigne et 9 % étaient asymptomatiques. Les symptômes les plus courants étaient la fièvre (50 %) et la toux (38 %).
Dans la série de 20 cas, le nombre d’enfants souffrant de chaque symptôme n’est pas spécifié, mais plusieurs ont été constatés : fièvre faible à modérée ou absence de fièvre, rhinite, toux, fatigue, maux de tête, diarrhée. Des cas plus sévères ont été atteints de dyspnée ou de cyanose et une mauvaise alimentation a été constatée chez certains.
En dehors de ces séries, des cas d’enfants asymptomatiques ont également été décrits : par exemple, détaillent les auteurs, « un enfant asymptomatique de 10 ans avec opacités pulmonaires en verre dépoli radiologique sur CT thoracique ».
Des formes similaires aux précédents coronavirus
Les résultats de laboratoire sont similaires à ceux enregistrés avec les différents coronavirus. Le nombre de globules blancs dans le sang est généralement normal ou réduit avec une diminution du nombre de neutrophiles et/ou de lymphocytes. Une thrombocytopénie peut se produire. « Dans les cas graves, une élévation des enzymes hépatiques et des niveaux de lactate deshydrogénase, ainsi qu’une coagulation anormale et une élévation des D-dimères ont été signalées », notent les auteurs.
Dans la série de 34 cas, par exemple, le nombre de globules blancs était normal dans 83 % des cas, une neutropénie et une lymphopénie ont été retrouvées dans 1 cas (3 %). Le taux de lactate déshydrogénase était élevé dans 30 % des cas. Des niveaux protéine réactive C et de procalcitonine étaient tous les deux élevés dans 1 cas seulement (3 %).
Concernant le diagnostic, les données confirment des charges virales plus élevées dans des échantillons des voies respiratoires inférieures par rapport aux voies respiratoires supérieures. Des résultats négatifs après un prélèvement nasopharyngé ou de la gorge doivent ainsi être complétés avec des tests « de préférence » avec des échantillons des voies respiratoires inférieures.
En matière de traitement enfin, la seule recommandation, publiée par l’École de médecine de l’université du Zhejiang, suggère l’utilisation d’interféron alpha-2b nébulisé et de lopinavir/ritonavir avec des corticostéroïdes pour les complications (SDRA, encéphalite, syndrome hémophagocytaire ou choc septique) et immunoglobulines en intraveineuse pour les cas graves.
(1) Sur les 72 314 cas signalés à la date du 11 février, seuls 2 % des personnes atteintes avaient moins de 19 ans.
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