Trente-six gènes impliqués dans les mécanismes de la douleur ont été mis au jour par une équipe américaine chez la mouche des fruits… dont 20 communs à l'espèce humaine. Ces travaux, publiés dans « Cell Reports », sont les premiers, selon leurs auteurs, à mettre en évidence le rôle d'un aussi large panel de gènes surexprimés dans les neurones nociceptifs, récepteurs sensoriels de la douleur.
275 gènes passés au crible
Le Pr Daniel Tracey et son équipe du Centre de science biomoléculaire Linda et jack Gill de l'université de l'Indiana ont pour ce faire passé au crible 275 gènes, chez ces mouches, dont l'expression était supérieure à la moyenne au sein des nocicepteurs et en ont identifié 36 associés à la sensation de douleur.
Pour réaliser cette expérience, les chercheurs ont produit des lignées de mouches des fruits chacune respectivement porteuse de l'un des 275 gènes étudiés. Ils ont ensuite observé les réactions de ces diptères sous deux températures : 42 °C et 46 °C. Celles qui se mouvaient rapidement à 42 °C ont constitué la catégorie des « hypersensibles ». Celles qui restaient immobiles à 46 °C ont été qualifiées d'« insensibles ».
Hypersensibilité et insensibilité
En conclusion, 22 des 36 gènes étudiés sont impliqués dans l'hypersensibilité, 14 dans l'insensibilité. Le premier groupe intéresse tout particulièrement la recherche « car on peut imaginer concevoir des médicaments qui activent un inhibiteur de ces gènes et bloque la sensation de douleur », explique le Pr Tracey. Le chercheur insiste, du reste, sur le fait que la douleur n'est pas toujours associée à une stimulation externe, comme en témoigne le quelque 1,5 milliard de personnes souffrant de douleurs neuropathiques ou chroniques.
Les scientifiques ont par ailleurs observé que 9 des gènes associés à l'insensibilité induisaient un nombre plus réduit de dendrites dans les neurones nociceptifs. Alors que deux des gènes liés à l'hypersensibilité, semblaient favoriser le développement des dendrites. Le Pr Tracey et son équipe ont l'intention de creuser cette piste pour comprendre par quels mécanismes biochimiques ces gènes modifient la sensibilité des cellules nerveuses.
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