NEUF LIBÉRAUX de santé sur dix sont inquiets pour l’organisation des soins et...près d’un sur d’eux (45 %)ne sait pas pour quel candidat il votera. À ce jour toutefois, Nicolas Sarkozy fait la course en tête des intentions de vote de cet électorat médical libéral avec 18 % devant François Bayrou (16 %), François Hollande (10 %), Marine Le Pen (4 %), Jean-Luc Mélenchon (3 %) et Éva Joly (1 %). Neuf libéraux de santé sur dix estiment que la santé n’est pas assez abordée dans la campagne et 57 % d’entre eux soulignent que leur choix sera influencé par le programme santé. Tels sont les principaux enseignements d’une enquête réalisée par l’institut BVA Healthcare auprès de 2 289 libéraux de santé pour le compte du Centre national des professions de santé (CNPS), qui fédère 32 syndicats représentatifs des médecins, chirurgiens dentistes, infirmiers, kinés, pharmaciens, sages-femmes, biologistes…
Le CNPS a décidé de se faire entendre. Après avoir diffusé un spot publicitaire sur RTL, cette instance autoproclamée « premier parti de la santé », a présenté une plateforme qui vise à montrer que les soins libéraux de proximité sont « réactifs, accessibles et moins coûteux que le secteur public ». « Nous ne voulons plus revivre les années noires, de 2008 à 2010, durant lesquelles nous avons été oubliés voire méprisés », met en garde le Dr Michel Chassang, président du CNPS.
Préserver le libre choix du praticien par le patient, sauvegarder la liberté d’installation, faire la chasse aux gaspillages de dépenses de soins, maîtriser les dépenses de l’hôpital… autant de priorités avancées par le CNPS. Les libéraux veulent surtout que les soins de ville soient favorisés financièrement dans l’objectif national des dépenses d’assurance-maladie (ONDAM). Ils plaident pour la diversification des rémunérations et le développement des structures de soins pluridisciplinaires au sein desquelles 3 libéraux de santé sur 4 se disent prêts à exercer.
Pacte conventionnel, pôles de santé.
Invités à débattre, les conseillers santé de Nicolas Sarkozy, François Hollande, François Bayrou et Éva Joly se sont succédé devant les cadres du CNPS pour séduire cet électorat indécis.
Auteur du programme santé d’Éva Joly, Jean-Luc Véret s’est prononcé pour la revalorisation « légitime » des professions de santé, qui « doit s’opérer à certaines conditions, tenant à la couverture du territoire, la coordination des soins ». Au nom de Nicolas Sarkozy, Xavier Bertrand a repris des éléments de langage du CNPS. Le ministre de la Santé a présenté le souhait du chef de l’État de « travailler en confiance avec les professionnels de santé pour les cinq années à venir ». « Je crois en l’exercice libéral [...], je défends le pacte conventionnel [...], Nous proposons le développement de l’ambulatoire… », a-t-il ainsi martelé sans prendre le moindre engagement. En charge des questions de santé au MoDem, Geneviève Darrieussecq a rappelé les propositions de François Bayrou pour lutter contre la crise démographique : l’augmentation du numerus clausus et le passage d’un internat classant national à un internat régional avec un engagement d’exercer durant cinq ans dans la région de formation, « sans que la liberté d’installation ne soit remise en cause ». Marisol Touraine, à la tête du pôle social de François Hollande, a insisté sur l’investissement nécessaire sur les soins de premier recours et le déploiement massif de pôles de santé. « L’enjeu est de garantir la présence territoriale des professionnels de santé, a réaffirmé la députée d’Indre-et-Loire. François Hollande s’est engagé à ce que personne ne soit à moins de 30 minutes des services d’urgence ».
Excluant toute prise de risque, et avec peu d’idées neuves, les représentants santé des favoris ont pris soin de ne pas braquer les libéraux de santé, mais sans leur promettre la lune.
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