Des jeunes valeurs montantes de la profession, des décideurs du monde de la santé, des syndicalistes, des experts médicaux… et jusqu'à la ministre de la Santé elle-même ! Depuis dix-huit mois, ils sont une vingtaine à s'être succédé dans les locaux du « Quotidien du Médecin » pour échanger avec les médecins internautes au cours de Live chat ouverts pendant lesquels les internautes ont carte blanche pour poser toutes leurs questions. Cette nouvelle formule a été primée la semaine dernière, « Le Quotidien du Médecin » ayant remporté le « Prix de l'innovation éditoriale » décerné par le Syndicat de la presse et de l'édition des professionnels de santé (SPEPS).
Questions sans tabou
C'est Jean-Paul Ortiz qui avait inauguré la formule en juillet 2018. Occasion pour le leader de la CSMF de placer la barre très haut : « La consultation devrait valoir 50 euros de toute évidence, » avait-il lancé. Depuis lors, de nombreux invités ont suivi, autour de séquences interactives mettant en exergue l'actualité (comme sur la loi de santé, la recertification ou le déremboursement de l'homéopathie), l'exercice au quotidien (DPC, installation, préparation des ECN…) ou la pratique médicale (vaccination, cannabis thérapeutique, dépistage des cancers…)
Semaine après semaine, les acteurs de santé ont été fidèles au rendez-vous, le processus étant par ailleurs de mieux en mieux rodé : avec, en amont, sollicitation des médecins dans le journal ou via une de nos newsletters, le jour J, présence de l'invité dans nos locaux et réponse en direct aux internautes, en aval, le compte rendu intégral dans la newsletter du soir, puis la synthèse dans le journal papier. À chaque fois, plusieurs dizaines de questions sont ainsi adressées par l'entremise du « Quotidien ». Pas de censure de la part des journalistes, mais parfois, un petit problème de sélection… Comme le jour où la rédaction a reçu près de 500 contributions pour interroger la ministre de la Santé !
Moments forts en direct
L'exercice a souvent poussé dans leurs retranchements les invités du « Quotidien », qui ont cependant joué le jeu en répondant à tout. Il y eut des moments forts. Comme ce cri du cœur du jeune Julien Vibert, major des ECN : « On ne travaille pas pour réussir un concours mais pour devenir un bon médecin ! » À retenir aussi, cette mise au point de l'infectiologue Éric Caume en pleine controverse sur la maladie de Lyme : « Il n'y a pas de formes chroniques qui ne se manifestent que par des symptômes sans aucun signe clinique objectif. » En écho quelques mois plus tard, ce conseil de l'hépatologue Gabriel Perlemuter concernant la Nash : « Arrêter la junk food ! »
Les live chat prennent parfois un tour plus plus politique. Le député médecin Thomas Mesnier défendit ainsi la prescription des officinaux : « Le but de la mesure votée à l'Assemblée est de libérer du temps médical sur des pathologies simples. Pas question de tout mélanger. Le médecin reste médecin, le pharmacien reste pharmacien ». C'est aussi dans le cadre du direct, que le président du CCNE s'était expliqué sur la PMA pour tous : « Au nom de quoi on ne répondrait pas à une forme de souffrance des couples de femmes et des femmes seules ? », s'exclamait Jean-François Delfraissy. Enfin, on n'oubliera pas bien sûr plus cette confession du Dr Yves de Locht, médecin belge qui pratique l'euthanasie : « On ne s'habitue jamais. Je ne suis pas un robot qui donne la mort. Mais je remplis un contrat moral avec mon patient qui m'a demandé de lui donner la mort. L'émotion est très forte. »
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