DU HAUT du très impressionnant bâtiment moderne de la cité sanitaire, situé au bord de la route qui relie Saint-Nazaire et La Baule, on mesure l’étendue de ce chantier gigantesque qui a occupé depuis quatre ans les équipes des cinq cliniques de la mutuelle Harmonie à Saint-Nazaire et celles du centre hospitalier. L’ensemble de 800 lits, doté des dernières technologies, va desservir un territoire de 250 000 habitants (750 000 l’été !).
Ce projet est le fruit d’un montage inédit de regroupement sur un même site des deux grands opérateurs locaux de la santé. D’un côté, la clinique mutualiste de l’Estuaire (ex-pôle hospitalier mutualiste de Saint-Nazaire) va compter 240 lits et places. Soit 30 de plus que ceux qui existent déjà sur la ville. De l’autre, le centre hospitalier va transférer sur ce site 560 de ses 800 lits actuels. Un long travail de rapprochement a été mené pour répartir les activités entre les deux partenaires. « C’est là que réside la réelle innovation de notre projet commun, souligne le Dr Hubert, directrice des cliniques mutualistes. Il n’y aura aucune concurrence entre nous. » Une évidence aussi pour Patrick Colombel, directeur du CH : « nous n’avons jamais imaginé que nos activités puissent être doublonnées ».
L’activité accouchement sera du ressort exclusif du centre hospitalier alors que jusqu’à présent, les deux établissements comprenaient chacun une maternité. L’autre impact de ce regroupement est la création de filières intégrées de prise en charge. Un des exemples les plus aboutis est la cancérologie. « Nous allons pouvoir développer cette prise en charge car seront réunis sur place la chimiothérapie et l’hospitalisation complète, explique Catherine Debard, directrice de ce nouvel ensemble mutualiste. Aujourd’hui, nous étions fréquemment en saturation. Des patients "fuitaient" alors sur Nantes. » Pour nombre de soins, les patients auront moins de déplacements et de délais d’attente.
Économies d’échelle.
Des services seront complètement mutualisés pour des raisons d’efficacité. C’est le cas du bloc opératoire de 16 salles, « un vrai bijou », selon le Dr Michel Grinand, président de la CME du centre hospitalier. Ou encore de l’anesthésie et de la pharmacie (avec ses 12 pharmaciens) sans parler de la restauration (4 000 repas par jour) ou de la logistique qui permettra des économies d’échelle.
Pour mettre tout cela en musique, des transferts de personnel ont été réalisés. Les sages-femmes dont l’employeur était la mutuelle sont devenues « hospitalières ». « Nous avons cinq médecins de chez nous, deux urologues, deux chirurgiens viscéraux et un chirurgien vasculaire, qui partent à la clinique mutualiste », explique le Dr Michel Grinand. À l’inverse, « huit médecins de la clinique, cinq gynécologues-obstétriciens, deux chirurgiens ORL et un pédiatre, rejoignent l’hôpital », précise le Dr Philippe Deguiral, président de la CME des cliniques mutualistes. Dans l’ensemble, le redéploiement interne du personnel a été privilégié, pour éviter une mixité des statuts toujours délicate dans la réussite d’un tel « mariage ».
Les premiers patients sont attendus au début du mois de juillet.
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