« 2012 NE S’ANNONCE PAS sous les meilleurs auspices, les nuages continuent à s’accumuler ». Christian Lajoux, président du LEEM (Les Entreprises du Médicament, syndicat patronal de l’industrie pharmaceutique), n’y est pas allé par quatre chemins lors de la présentation de ses vœux. Parlant de « stigmatisation et de maccarthysme » après le drame du Mediator, Christian Lajoux a souligné que si le LEEM soutient l’objectif de la loi médicament, et beaucoup de ses dispositions, il reste « préoccupé par leurs modalités d’application ». Plusieurs mesures doivent être précisées par décret et le LEEM craint que le diable ne se cache dans ces détails.
Mais il y a plus grave. Après « plusieurs années de croissance plate », les industriels du secteur prévoient une année 2012 pire encore, avec une...décroissance du marché du médicament de l’ordre de -1,5 %.
Des prévisions pessimistes qui s’inscrivent dans un contexte global morose : les ventes à l’export des médicaments fabriqués en France ont sensiblement baissé en 2011 (5 milliards d’euros de chiffre d’affaires contre plus de 7 milliards l’année précédente). Dans ce contexte, les industriels français ont lancé 28 plans de licenciement (20 rien que l’année dernière). Pour 2012, ils doivent essuyer deux milliards d’euros de manque à gagner - dont un milliard d’euros de baisses de prix et un milliard de taxes supplémentaires, notamment décidés dans le cadre de la dernière loi de financement de la sécurité sociale.
Dans le débat présidentiel.
Le LEEM anticipe enfin pour 2012 des difficultés liées à la crise financière et à un changement de business model du secteur, en partie lié à l’émergence des industries de biotech. « Nos vœux s’inscrivent donc dans le climat de prudence et de morosité d’un secteur qui a été malmené et ignoré dans sa dimension d’industrie de haute technologie au service de la vie », résume Christian Lajoux.
Le président du LEEM garde cependant un motif de satisfaction. Le conseil stratégique des industries de santé (CSIS, qui réunit tous les deux ans environ les industriels du secteur et leurs ministres de tutelle) vient de se tenir « dans un contexte qui n’était pas évident ». Le patron du LEEM y voit « la volonté (du gouvernement) de ne pas casser une machine à trouver de l’innovation, à créer de l’emploi et à contribuer au solde positif de la balance commerciale ».
Le LEEM n’oublie pas les échéances électorales et participera à « l’interpellation des candidats », l’économie de la santé et la politique industrielle des laboratoires devant être à ses yeux « au cœur du débat ». L’organisation professionnelle diffusera le 7 février une lettre ouverte à tous les candidats, accompagnée de propositions.
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