À l'été 2022, c'est encore le flou qui domine sur les intentions de l'exécutif en matière de santé. Le candidat Macron a promis une grande « conférence des parties prenantes » associant patients, soignants et élus autour de l'accès aux soins. Comment ces discussions vont-elles s'articuler avec le versant santé du fameux Conseil national de la refondation (CNR) ? Mystère d'autant que le lancement est plusieurs fois repoussé (avant l'été, puis en septembre).
Dès juillet , le nouveau ministre François Braun et sa ministre déléguée aux professions de santé, Agnès Firmin Le Bodo, concertent tous azimuts – fédérations hospitalières, patients, libéraux… – car l'idée est d'incarner la « nouvelle méthode » promise, moins verticale. Fin août, le ministre abat ses cartes : le CNR sera lancé le 8 septembre et son volet santé sera la concertation des parties prenantes évoquée. « Le but, c’est la transformation de notre système de santé, aujourd'hui basé sur l’offre, vers la réponse aux besoins de santé. Ce n’est pas un objectif fumeux ou techno », assure le ministre au « Quotidien ». Des centaines de débats territoriaux doivent faire remonter les idées qui marchent.
C'est à Marcoussis, dans l'Essonne, qu'Emmanuel Macron donne le coup d’envoi du CNR, présenté comme un outil « de renouveau démocratique » et « d’action ». L’opposition boude cette grand-messe mais cinq chantiers sont lancés dont la santé et le bien vieillir. Il faudra attendre le lundi 3 octobre pour l'installation officielle du volet santé du CNR, au Mans (Sarthe), par François Braun et Agnès Firmin Le Bodo, sous l'œil parfois dubitatif des représentants du secteur. Les deux ministres insistent sur la méthode – macronienne – de laisser la main aux acteurs et aux élus. Mais les objectifs sont fermes : un médecin traitant pour chaque Français, au moins 10 000 assistants médicaux, un principe de responsabilité territoriale « le jour, la nuit et le week-end »…
Depuis, les réunions territoriales se succèdent. Quatre thématiques sont abordées de façon obligatoire dans ces CNR délocalisés : l'accès au médecin traitant, l'organisation de la permanence des soins, l'attractivité des métiers et la prévention. À Marseille, le 4 novembre, François Braun se déclare « conquis par la dynamique ». Fin novembre, Ségur revendique « 200 réunions organisées ou programmées » et vise « 300 concertations territoriales » d'ici à la fin de l'année. Un premier budget de 30 millions pour 2023 est annoncé, les ARS remonte les « pépites ». Une réunion plénière du CNR s'est tenue lundi dernier, avant la première synthèse des travaux… La refondation est en marche, promet l'Élysée.
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