Pour le Dr Christophe Trivalle, médecin gériatre à l’hôpital Paul Brousse, « 65 ans est un bon âge pour tenir un discours de prévention aux patients. Ils sont encore en bonne santé et souvent en forme, avec une immunité et une nutrition correctes. En vieillissant, la baisse de leurs défenses immunitaires peut entraîner une réponse moindre aux vaccins et augmenter le risque d’infections. L’âge de 65 ans est donc le moment idéal pour leur conseiller de se constituer des défenses immunitaires suffisantes pour passer plus sereinement l’étape du grand âge », estime-t-il. Il recense plusieurs vaccins recommandés ou utiles pour les seniors.
. DT Polio : le nouveau calendrier vaccinal prévoit des dates fixes pour le rappel du vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite chez l’adulte : 25 ans, 45 ans et 65 ans. Pour les plus de 65 ans, les rappels doivent avoir lieu tous les dix ans, en raison du vieillissement du système immunitaire, donc à 75 ans, 85 ans, etc. « On sait que beaucoup de femmes n’ont jamais reçu ce vaccin, alors que les hommes en ont bénéficié au moment de leur service militaire », souligne le Dr Trivalle. Le tétanos touche encore une trentaine de personnes chaque année, principalement des femmes de plus de 70 ans et il reste mortel dans plus de 20 % des cas. « Lorsque la personne fait du jardinage, il faut impérativement qu’elle soit à jour de son vaccin contre le tétanos. Souvent, les patients n’ont pas du tout conscience de la gravité de cette maladie, alors qu’il existe une prévention efficace grâce à la vaccination », insiste-t-il.
. Grippe : « À 65 ans, on commence à recommander la vaccination contre la grippe saisonnière chaque année, rappelle le Dr Trivalle. Il est important de sensibiliser les patients âgés aux risques de complications pulmonaires et de leur rappeler que la grippe peut être mortelle. » Il observe que « la chute de la vaccination antigrippale a été énorme après 2009 et l’épisode du H1N1. Les patients sont devenus méfiants. Depuis quelques temps, la vaccination commence un peu à remonter, mais le niveau antérieur est loin d’être atteint ». Le gériatre souligne aussi qu’en institution, « le risque d’une épidémie de grippe ou d’infection pulmonaire est plus élevé, donc la vaccination est encore plus importante ».
. Infection invasive à pneumocoques : le vaccin pneumococcique n’est pas recommandé officiellement chez les plus de 65 ans, mais il peut être utile pour certains patients à risque, comme les fumeurs, les insuffisants cardiaques, les personnes ayant des antécédents pulmonaires ou invasifs à pneumocoque, etc. Une seule dose est nécessaire, avec un vaccin pneumococcique non conjugué 23-valent (Pneumo 23). « Les personnes âgées qui attrapent la grippe ont plus de risque de faire aussi une infection invasive à pneumocoque. Il est donc utile de leur proposer la vaccination », estime le Dr Trivalle. Une étude suédoise a montré qu’une double vaccination contre les virus grippaux et les pneumocoques après 65 ans permettait de réduire de 46 % le nombre d’hospitalisations pour la grippe, de 29 % les admissions pour pneumonies, et de 57 % les hospitalisations pour pneumococcies invasives. Elle contribuait également à réduire de 57 % la mortalité toutes causes confondues.
. Zona : « À la rentrée prochaine on devrait pouvoir proposer le vaccin contre le zona », note le Dr Trivalle. Cette pathologie affecte souvent les personnes âgées et peut engendrer des complications comme des névralgies. « Le vaccin est recommandé de 65 à 74 ans et ne nécessite qu’une seule injection », précise-t-il.
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