PDG du laboratoire Janssen France (groupe Johnson & Johnson), Emmanuelle Quilès est candidate à la présidence du LEEM (Les Entreprises du médicament), syndicat patronal de l'industrie pharmaceutique. Si elle est élue le 11 septembre, elle serait la première femme à ce poste stratégique (occupé depuis 2013 par Patrick Errard, directeur général de la filiale française d'Astellas Pharma).
Invitée ce mercredi du café Nile, l'ancienne patronne France de Pfizer n'a pas fait dans la langue de bois pour justifier sa candidature. À un mois du très attendu conseil stratégique des industries de santé (CSIS), présidé par Édouard Philippe, Emmanuelle Quilès presse le LEEM à se mettre en ordre de marche. Les enjeux sont de taille pour le secteur du médicament qui « a besoin de croissance » mais « qui du mal à se faire entendre par les tutelles », diagnostique-t-elle.
Jouer collectif, reprendre un rôle politique
Le cap fixé par Emmanuelle Quilès est clair : il convient de redéfinir le rôle du LEEM avec tous ses adhérents « pour augmenter sa capacité à se faire entendre », renouer un dialogue direct avec les pouvoirs publics et démontrer que le secteur est moteur de croissance économique, dans une démarche responsable de santé publique.
« Quelle est aujourd'hui la place du LEEM dans le monde de la santé ? Va-t-on rester centré sur notre nombril qui est le médicament ou va-t-on accompagner le monde qui bouge ? Le LEEM doit jouer collectif, reprendre son rôle politique au lieu de discuter de mesurettes. Il faut passer un pacte tourné vers le futur avec le gouvernement », a-t-elle martelé.
Perte de chance insupportable
Dans le cadre de ce pacte, la patronne de Janssen France, volontariste, réclame à l’exécutif des signaux forts en matière d'investissement pour favoriser la recherche et le développement en France, mais aussi pour assurer l'accès rapide des patients aux nouvelles alternatives thérapeutiques. « Pourquoi, faut-il 500 jours en France pour qu'un nouveau médicament soit accessible, au lieu des 300 jours en Allemagne ? La perte de chance pour les patients dans certains domaines thérapeutiques est insupportable », dit-elle sans fard.
Favorable à la simplification des taux de remboursement des médicaments, « même si le diable est dans les détails », Emmanuelle Quilès fait confiance à la ministre de la Santé Agnès Buzyn. « Si j'étais élue présidente du LEEM, j'irais la voir. Elle peut faire beaucoup de choses », déclare-t-elle tout de go.
À commencer par le prochain budget de la Sécu. « Le déficit s'améliore grâce à la croissance générale. Si demain il y a moins d'économies à faire, comment cela va-t-il se traduire concrètement pour les laboratoires qui contribuent depuis des années à 50 % des économies ? », a-t-elle glissé.
Un autre candidat à la présidence du LEEM est d'ores et déjà déclaré : il s'agit de Philippe Tcheng, qui dirige les relations gouvernementales France de Sanofi, également président de l’une des entités de Sanofi basées en France, SAG (Sanofi-Aventis Groupe).
J’ai annoncé aujourd’hui aux administrateurs du @LeemFrance ma candidature à la présidence. Je souhaite qu’ensemble nous écrivions une nouvelle page de notre organisation. pic.twitter.com/eclXfcAd04
— Philippe Tcheng (@philtcheng) 28 mai 2018
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