D’après les résultats préliminaires d’un vaste essai randomisé (SPRINT) parrainé par l’Institut national américain du cœur, des poumons et du sang (NHLBI), un traitement plus agressif de l’hypertension artérielle (HTA) chez les plus de 50 ans réduit nettement le risque de maladies cardiovasculaires et de mortalité.
D’après les auteurs, au-delà de la cinquantaine, ramener la pression systolique à 120 mmHg – au lieu du seuil habituel de 140 mmHg – réduit d’un tiers les risques d’événements cardiaques tels que l’infarctus, l’insuffisance cardiaque et les accidents vasculaires cérébraux, et de près d’un quart le risque de mortalité lié à ces pathologies.
L’essai interrompu précocement
L’essai clinique, mené dans une centaine de centres médicaux aux États-Unis, a inclus plus de 9 300 hommes et femmes âgés de 50 ans et plus, présentant une hypertension et au moins un autre facteur de risque cardiovasculaire. Il s’agit de la plus vaste étude clinique à ce jour d’un traitement contre l’hypertension visant à abaisser la pression artérielle systolique au-dessous du niveau actuel recommandé, avance le NHLBI.
Les résultats ont été jugés si probants que le NHLBI a pris la décision d’arrêter l’essai clinique plus tôt. « Nous nous félicitons d’avoir atteint cet important objectif de l’étude clinique en avance (...) et allons rapidement communiquer les résultats pour informer les médecins et les patients et permettre aussi d’élaborer de nouvelles recommandations cliniques », souligne le Dr Gary Gibbons, directeur du NHLBI.
Côté français : « wait and see »...
En France, si ces résultats suscitent un grand intérêt, les experts mettent en garde contre des conclusions trop hâtives. « Pour l’instant on a juste une information très partielle des résultats, puisque rien n’est publié. On nous annonce des bénéfices d’un quart à un tiers, mais on n’a pas d’intervalle de confiance, on n’a pas de degré de signification dans les différentes sous-populations, donc c’est vraiment des résultats préliminaires », prévient le Pr Jacques Blacher, président de la Société française d’hypertension artérielle (SFHTA). Ce dernier rappelle les risques d’hypotension associés à une pression artérielle trop basse chez certains groupes, notamment les sujets âgés (au-delà de 75 ans), qui sont aussi plus vulnérables aux effets délétères des médicaments, avec des risques d’insuffisance rénale aiguë, de fractures et de décès.
« Donc c’est un signal très positif mais pour moi : "wait and see" – je resterais sur les recommandations actuellement en vigueur dans l’immédiat, conclut-il. Par contre, je peux vous assurer que si les résultats de cette étude sont vraiment convaincants, tous les groupes de travail du monde entier vont revoir leurs recommandations. »
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