Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques (iFRAP), a défendu lors d'un café Nile, à Paris, le paiement à l'acte pour les médecins hospitaliers et la suppression du statut public « qui « fait du mal à l'hôpital ».
Conformément aux principes défendus par le lobby libéral (réduction drastique des dépenses publiques, fin des 35 heures à l'hôpital, paiement au mérite), Agnès Verdier-Molinié estime qu'en établissement de santé, « un médecin doit être payé à l'acte plutôt qu'avec un salaire ». « En l'état, la possibilité pour les médecins d'avoir une activité libérale à l'hôpital public est un paradoxe ultime, voire le comble de l'hypocrisie », a jeté l'essayiste.
Davantage de flexibilité
Agnès Verdier-Molinié estime aussi qu'on ne peut pas « payer de la même manière le médecin au top niveau et son confrère, jugé dangereux par ses pairs mais toujours salarié de l'hôpital », a-t-elle glissé, en faisant aussi allusion aux affaires sensibles (harcèlement, placardisation) qui agitent ponctuellement le landerneau médical à l'hôpital. « Ça aussi, ça empêche de payer les médecins qui font correctement le job ! » a-t-elle lancé.
Agnès Verdier-Molinié propose la suppression du statut public hospitalier, à remplacer par le statut d'établissement de santé privé d'intérêt collectif (ESPIC), « sur la base du volontariat » des établissements. Elle suggère que les hôpitaux publics les plus endettés soient les premiers à basculer. « Dans la santé, on a besoin de davantage de flexibilité et de reconnaissance de l'individu, argumente-t-elle. Le statut public est source de désorganisation, de démotivation et de fuite des agents vers le privé, ce qui n'est pas forcément dans notre intérêt. Il vaut mieux privilégier une émulation entre les acteurs du public et du privé plutôt qu'un hôpital public qui bat de l'aile. »
Matraquage fiscal en ville
Côté médecine de ville, « un peu regardée comme la subalterne de l'hôpital », la directrice de l'iFRAP prône en priorité une réforme de l'impôt afin d'inciter les médecins libéraux à exercer davantage sans pâtir d'un « matraquage fiscal » : « Les médecins libéraux gagnent bien leur vie mais ils font partie des 10 % de Français qui payent plus de 50 % de l'ensemble des impôts directs des ménages (revenus, taxe d'habitation, etc.). Nous avons affaire là au vrai sujet de la désincitation au travail, conséquence du poids de la fiscalité sur beaucoup de Français. »
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