DE NOTRE CORRESPONDANT
L’ÉVÉNEMENT est très symbolique : pour la première fois, l’ARS de Rhône-Alpes, en partenariat avec l’Union régionale qui fédère les centres de santé, et avec le soutien sans faille de l’assurance-maladie, a organisé une journée de réflexion collective sur l’avenir des centres de santé (qu’ils soient multidisciplinaires, de soins infirmiers, dentaires, municipaux, associatifs ou mutualistes).
Au programme de ce colloque : l’intérêt médico-social de ces structures, la pertinence de leur fonctionnement, les opportunités offertes aux médecins, la qualité des pratiques médicales, leurs efforts de coordination ou encore les freins au développement. Christophe Jacquinet, directeur général de l’ARS de Rhône-Alpes, ne tarit pas d’éloges. Les centres de santé sont à ses yeux une « réponse efficace à de vrais besoins sociaux et à la paupérisation croissante d’une partie de la population », notamment grâce à la pratique du tiers payant intégral et des tarifs opposables. Ces structures offrent dans un même lieu « une prise en charge multidisciplinaire pertinente face à la montée des pathologies chroniques et des troubles psychologiques », ajoute le directeur général. Côté praticiens, « les postes de médecins salariés sont une bonne alternative en période de pénurie médicale », et la dispense des tâches administratives séduit les professionnels. Bref, conclut-il, les centres de santé, mode d’organisation des soins qui devient « très moderne », seraient « une des clefs de l’avenir » de la médecine de premier recours.
Un centre pour 20 000 habitants.
Optimisme exagéré? Beaucoup reste à faire. Le modèle économique des centres de santé est toujours vulnérable. Certains sont sous perfusion financière. Les disparités de prise en charge par l’assurance-maladie des cotisations sociales des médecins salariés des centres et des praticiens libéraux posent problème. Mais la stratégie de l’ARS Rhône-Alpes est offensive : elle ne se contentera pas seulement d’ « un appui technique », et si besoin « financier », aux centres de santé. L’objectif est bien de « développer » ce mode d’organisation partout où des projets lui seront soumis « notamment dans les zones rurales et les quartiers déshérités ».
L’ARS estime qu’une cinquantaine de structures supplémentaires devraient dans un avenir proche compléter le réseau actuel de centres de santé dans les huit départements. L’idéal, à terme, étant de « un pour 20 000 habitants, dans une région d’environ 6 millions d’habitants », précise Christophe Jacquinet, ce qui équivaut à 300 centres de santé contre 180 aujourd’hui en Rhône-Alpes.
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