L'Observatoire citoyen des restes à charge composé du réseau Santéclair, du collectif interassociatif sur la santé (CISS) et 60 millions de consommateurs, a distribué les bons points aux réseaux de soins ce mardi à Paris, à l'occasion de la présentation d'une étude* sur leur pertinence et efficacité, menée par le cabinet Asterès.
Confrontés à une croissance dynamique des dépenses médicales et de facto des remboursements, les organismes complémentaires se sont engagés dans une démarche de régulation dans les secteurs de l'optique, de l'audition et du dentaire (où l'assurance-maladie est très peu présente) en développant des réseaux de prestataires conventionnés, à l'exception des médecins exclus des réseaux par la loi Le Roux.
Cette démarche semble porter ses fruits. En France, les sept réseaux existant couvrent près de 40 millions d'assurés. Leur développement a permis des décotes tarifaires entre 10 et 50 % par rapport à la moyenne du marché tous secteurs confondus** (dont des baisses de tarifs de 19 % en dentaire et 30 % en audioprothèse).
« L'évolution est extrêmement positive », résume Nicolas Bouzou, économiste et directeur fondateur d'Asterès. « Les réseaux de soins conventionnés proposent des prix plus faibles. En optique et audioprothèses ils ont créé un ralentissement du prix et permis la mise en place de mécanismes concurrentiels » poursuit-il.
Baisse de 38 % du reste à charge pour les soins dentaires
Dans le détail, les résultats de l'étude montrent que la régulation des prix pratiqués au sein des réseaux engendre une réduction importante du reste à charge. Globalement sur l'analyse de plus de 95 000 devis dentaires reçus par Santéclair, un devis moyen est estimé à 1 447 euros au sein du réseau contre 1 791 euros chez les autres professionnels, soit une réduction moyenne des prix de 19 %. Par conséquent, le reste à charge s'amenuise et passe de 894 euros à 551 euros, soit une économie de 343 euros pour les assurés (-38 %).
Gain moyen de 821 euros pour les audioprothèses
Pour l'audition, la facture moyenne d'un devis hors réseau s'élève à 2 874 euros contre 2 023 euros au sein des réseaux, soit une baisse du prix des prothèses de 30 % en moyenne. Le reste à charge moyen passe ainsi de 1 867 à 1 046 euros, soit une économie de 821 euros (-44 %), selon l'étude.
En 2014, les prix des verres unifocaux et multifocaux vendus étaient respectivement de 316 euros et 613 euros. Les OCAM supportent en moyenne 73 % des frais d'optique. Globalement, en 2015 les prix de l'optique ont baissé de 0,3 %, une première depuis 2001, indique Nicolas Bouzou. Les avantages tarifaires proposés par les plateformes varient entre 15 et 40 % selon les types de monture, verres et lentilles.
Des résultats positifs pour l'Observatoire
L’Observatoire citoyen des restes à charges a salué les résultats positifs de l’étude mais a estimé que les efforts devaient se poursuivre. Ainsi, les patients payent par exemple à l’avance l’appareillage auditif ainsi que les réglages sans savoir s’ils en auront besoin. Le CISS a également souligné que le recours aux réseaux de soins conventionnés n’était pas toujours automatique chez les patients parce qu’ils n’en connaissent pas toujours l’existence au sein de leur complémentaire.
Une évaluation des réseaux de soins conventionnés par les pouvoirs publics est en cours, a précisé l’Observatoire citoyen des restes à charge. Les résultats sont attendus avant la fin de l’année.
* Cette étude s'appuie à la fois sur des données publiques (Insee, Drees, rapports…) et des données exclusives récoltées auprès des plateformes animant les réseaux de soins.
** (avec l'ostéopathie, la chiropractie et la diététique)
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