À quatre mois du premier tour de l’élection présidentielle, la santé tend à s’imposer comme l’un des thèmes phares de la campagne. Du moins dans la tête des électeurs : ils sont aujourd'hui 68 % à affirmer que les propositions que feront les candidats en matière de santé sont susceptibles d’avoir un impact sur leur choix au moment du vote, selon un sondage Odoxa pour Onepoint auprès de 3 000 Français. La santé se positionne désormais comme la seconde priorité politique des Français, derrière le pouvoir d’achat. Un bond de 13 points par rapport à la précédente élection présidentielle.
Néanmoins, « pour le moment, dans les débats politiques et électoraux en lien avec l’élection présidentielle, les questions concernant l’hôpital et la santé ne sont pas traitées à la hauteur des enjeux », nuance Gaël Sliman, président d’Odoxa. Un délaissement que les sondés ressentent : 80 % d’entre eux jugent que la santé n’est pas correctement traitée par les prétendants. « Les candidats (Emmanuel Macron ne l’est pas encore) voulant proposer une alternative au pouvoir en place sont clairement critiqués par nos concitoyens pour ne pas assez s’intéresser à ce sujet central », ajoute Gaël Sliman.
Disparités régionales
Alors que neuf Français sur six considèrent que la question hospitalière est « très importante », certaines catégories sont d’autant plus disposées à ajuster leur vote en fonction des propositions santé des candidats. « Ainsi, les cadres (44 %) sont plus nombreux à en faire un enjeu "très important" que les ouvriers (32 %), plus enclins à focaliser leur attention sur la question du pouvoir d’achat », avance Gaël Sliman. Sans surprise, ce sont les plus de 65 ans qui attachent le plus d’intérêt aux questions de santé.
Au niveau régional, des écarts se dessinent également. La Bourgogne Franche-Comté et la Nouvelle-Aquitaine sont les deux premières régions à faire de la thématique sanitaire un enjeu majeur. Des zones « réputées pour leurs déserts médicaux », analyse l'étude.

Les soignants applaudis et l'hôpital plébiscité
Près de deux ans après le début de la pandémie, six sondés sur dix jugent que l’exécutif n’a « pas été à la hauteur ». En revanche, ils saluent l’engagement du personnel soignant : 88 % des Français estiment que les blouses blanches ont été à la hauteur de l’épidémie, une satisfaction d’autant plus forte chez les personnes âgées.
« Cette période de crise sanitaire a renforcé l'amour de l’hôpital », résume Odoxa, qui fait état de 90 % de satisfaction à l’issue d’un séjour hospitalier. « C’est tout à fait exceptionnel, car très rares sont les entreprises ou institutions qui recueillent de tels niveaux de satisfaction auprès de leurs patients/clients », se réjouit Gaël Sliman. Surtout, « cette satisfaction est œcuménique : elle est écrasante, quel que soit le profil des personnes interrogées, leur âge, leur milieu social, leur origine géographique ou le type d’établissement que les patients ont fréquenté », avance-t-il.
Plus d'interpro ?
La crise sanitaire a même rebattu les cartes du rayonnement hospitalier, ajoute Odoxa. « Nous notions depuis ces dernières années une certaine propension à la hausse de l’insatisfaction des patients hospitalisés » : de 9 % de mécontents en 2015 à 20 % en 2017, le niveau de d'insatisfaction des patients a finalement atteint des niveaux historiquement bas en cette fin d‘année.
Désormais, 70 % des Français s’attendent « à des changements importants dans la façon dont travaillent les professionnels de santé », citant l'interprofessionnalité, le lien ville/hôpital ou l'ergonomie des établissements. Reste à savoir si les blouses blanches partagent cet optimisme.
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