Interrogée ce mardi lors d’une conférence de presse sur le manque d’effectifs et les difficultés de recrutement dans les Ehpad, Florence Arnaiz-Maumé, déléguée générale du Syndicat national des établissements et résidences privés pour personnes âgées (Synerpa) a jugé la situation « très grave ». Tellement grave qu’elle va « empêcher de dormir quelques directions d’établissements » dans les prochains mois. Le Synerpa demande donc une refonte urgente de la filière soins dans ces établissements. « On ne peut plus fonctionner en Ehpad avec le triptyque aides-soignants/infirmiers/médecins, puisqu’on ne les trouve plus », a déploré Florence Arnaiz-Maumé.
Quelles solutions sont envisagées à court terme ? Tout d’abord, le temps de travail des médecins coordonnateurs (MC) doit étendu par un décret, revendique le syndicat. « Nous ne parviendrons pas à rendre cette profession attractive » tant que cela ne sera pas le cas, « il nous faut des temps pleins », estime la déléguée du Synerpa. Et de rappeler que 30 % des Ehpad n’ont actuellement pas de médecin coordonnateur.
Autre piste envisagée par le syndicat : créer un premier niveau de soins, avant même celui des aides-soignants. « Les auxiliaires de vie s’occupent depuis dix ans des personnes âgées et ont de vraies compétences », a plaidé Florence Arnaiz-Maumé qui aimerait que ces personnes soient rapidement formées (à hauteur de 300 heures). Il faudra aussi recruter plus d'aides-soignants, plus d’accompagnants éducatifs et sociaux (AES), plus assistants de soins en gérontologie (ASG) et, bien sûr, plus d’infirmiers. « Nous en avons quatre à six postes infirmiers par Ehpad, c’est trop peu. Nous ne les trouvons pas dans certaines régions, alors qu’elles sont essentielles », regrette la encore la déléguée générale.
Plus de transparence et d’éthique
Trois mois après les révélations sur « le système Orpea », le syndicat dit également avoir entrepris un travail de fond autour de la transparence et de l’éthique. Celui-ci passera par la modification de statuts du Synerpa dès juillet prochain, afin d'intégrer notamment « les missions d’intérêt général qui nous sont confiées par l’État », selon Florence Arnaiz-Maumé. Un comité d’éthique sera également mis en place pour écrire une charte dédiée aux établissements. L'objectif est de « mieux définir les engagements de nos adhérents et l’éventail de possibilités d’enquêtes, voire de procédures disciplinaires ».
Le dernier projet est de rédiger, dès l’automne prochain, « la première charte d’engagement sectoriel des acteurs privés du secteur du grand âge », promet le Synerpa. Elle pourra porter notamment sur la restauration, la qualité de l’animation et l’accompagnement. « Cette charte sera l’étendard des adhérents du syndicat, ce vers quoi ils veulent tendre », a conclu la déléguée du Synerpa. Celle-ci souhaite aussi pousser un maximum d’adhérent à obtenir la qualité de « société à mission ». Introduite par la loi Pacte de 2019, cette forme de labellisation permet aux entreprises de mettre leur activité au service d'une raison d'être sociale ou environnementale. Un label qui engage formellement les dirigeants et les actionnaires à déployer les moyens nécessaires (financiers, humains, logistiques) pour poursuivre la mission revendiquée.
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