ON DÉBATTRA à souhait sur les contradictions des enquêtes d’opinion qui ne sont pas, quoi qu’en disent les dirigeants des instituts, d’une fiabilité convaincante. On notera seulement une nouvelle tendance : une légère remontée de Nicolas Sarkozy, qu’il doit probablement à son discours de dimanche dernier à Villepinte, dans lequel il remettait en cause les accords de Schengen sur la libre circulation des personnes à l’intérieur de cet espace européen tel que l’ont défini les pays signataires.
L’enquête de CSA donne MM. Hollande et Sarkozy à égalité au premier tour, avec 28 % des intentions de vote chacun. Elle indique une progression de Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche) à 11 %, au lieu de 10, pour la première fois. Elle renforce la notion de vote utile, Marine Le Pen baissant d’un point à 16 %, score certes élevé, mais insuffisant pour la qualifier pour le second tour, tandis que François Bayrou stagne à 13 %.
La surenchère, parfois démagogique des deux candidats dits principaux, avec effets d’annonce quotidiens, est en train d’asphyxier les candidats dits mineurs, parmi lesquels Eva Joly, qui ne recueille plus que 1 % des intentions de vote, à égalité avec Dominique de Villepin, dont on continue à se demander ce qu’il fait dans la course à la présidence. Le sondage CSA, réalisé pour le compte de BFMTV, de « 20 minutes » et de RMC, montre aussi que le report des voix de Marine Le Pen sur M. Sarkozy passe à 44 %, soit une progression de huit points et le report des voix de M. Bayrou sur le président sortant s’élève à 46 %, contre 32 % lors de l’enquête précédente réalisée par le même institut. Le report des voix de M. Mélenchon sur M. Hollande reste élevé. Au second tour, M. Hollande bat M. Sarkozy par 54/46, soit huit points d’écart au lieu de douze. Quatorze pour cent des personnes interrogées ne se sont pas prononcées pour le premier tour et 17 % pour le second, ce qui constitue une réserve de suffrages assez élevée pour changer encore les prévisions.
Ces chiffres risquent d’encourager Nicolas Sarkozy et François Hollande à multiplier les effets d’annonce et les propositions irréalisables pendant les 37 jours qui nous séparent du premier tour. Il ne faut pas négliger le fait qu’ils nous promettent l’un et l’autre des hausses considérables de la fiscalité dans un pays où la pression fiscale, à 56 % de la production intérieure brute, atteint déjà un niveau presque intolérable. La technique de conquête du pouvoir a remplacé le credo politique. Ce n’est pas de bon augure. Enfin, si le rapport de forces se transforme à moins de six semaines du premier tour, on peut imaginer d’autres changements dans les intentions de vote dans les jours qui viennent.
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