Lancé le 3 octobre au Mans, le volet santé du Conseil national de la refondation (CNR) « se déploie sur tous les territoires », se félicite ce vendredi l'entourage de François Braun. Le ministre de la Santé était attendu dans l'Oise cet après-midi pour suivre ce chantier, avant une visite officielle à la Réunion et à Mayotte, en début de semaine prochaine.
D'ores et déjà, « 200 réunions ont été organisées ou programmées » et Ségur vise « 300 concertations territoriales » d'ici à la fin de l'année. Le principe est connu : associer systématiquement des professionnels de santé, des citoyens – à la fois représentants officiels et « sans casquette », insiste le cabinet du ministre – des élus locaux et nationaux et l'État (ARS et préfets étant aux manettes).
Un premier budget de 30 millions pour 2023
Quatre thématiques sont abordées de façon obligatoire dans ces CNR délocalisés : l'accès au médecin traitant, l'organisation de la permanence des soins (ville et hôpital), l'attractivité des métiers et la prévention. Certains départements ou régions complètent ce menu : la Bretagne a mis en avant « la santé mentale », la Vienne « la prévention auprès des jeunes », le Val-d'Oise, l'« aller vers » dans certains quartiers, explique-t-on au cabinet de François Braun.
En matière d'initiatives, « l'objectif de ces CNR territoriaux est vraiment qu'on repère les pépites locales remarquables et qu'elles ne restent pas lettre morte », ajoute l'entourage du ministre. Ce sont les ARS et les préfets qui sont chargés des premières synthèses locales, à partir des remontées du terrain. À Paris, par exemple, les échanges ont mis en avant la question des médiateurs en santé et du coût des logements pour les soignants dans la région francilienne. Un bilan d'étape est attendu dans la première quinzaine de décembre et un premier budget de « 30 millions d'euros », dégagé au sein du FIR (fonds d'intervention régional), doit permettre d'accompagner plus vite certains projets locaux en 2023. Une séance de synthèse plénière du CNR aura lieu mi-décembre.
Le Pr Claris reprend du service
Parallèlement, plusieurs chantiers nationaux continuent de se déployer ou vont démarrer. L'un, majeur, concernera le mieux vivre à l'hôpital et notamment la question du « travail de nuit » (sujétions, pénibilité, tarifs). « Et ce ne sera pas uniquement pour revaloriser l'indemnité du travail de nuit », confie l'entourage de François Braun.
Côté organisation hospitalière interne, le Pr Olivier Claris, qui avait remis en 2020 un rapport remarqué sur la médicalisation de la gouvernance et la simplification du fonctionnement de l’hôpital – versé au Ségur de la santé – va faire le bilan de ses recommandations pour mener à bien la concrétisation des travaux (notamment sur le rôle central du service et le management par les professionnels de santé).
Quant au service d'accès aux soins (SAS), le ministère de la Santé (via la DGOS) travaille toujours à la « généralisation » de cette plateforme de prise en charge des appels urgents et des soins non programmés. « L'idée est d'avoir des "parrains" issus des secteurs où ça fonctionne très bien qui pourraient corriger là où ça ne fonctionne pas correctement », avance le cabinet du ministre de la Santé.
D'autres chantiers nationaux sont programmés sur la transformation écologique, la santé des soignants, les métiers (formation, compétences) et la médiation en santé.
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