À l’approche du prochain conseil stratégique des industries de santé (CSIS, 9 juillet), Les entreprises du médicament (LEEM) alertent à nouveau sur le risque de retard compétitif tricolore sur ses voisins européens, cette fois en matière de production des médicaments biologiques. Le syndicat patronal de l'industrie pharmaceutique redoute un « décrochage » tricolore dans le domaine de la production de thérapies géniques et cellulaires pour certains cancers et maladies rares.
La situation est paradoxale, analyse le LEEM. Le pays dispose d'un « solide tissu industriel, avec 32 sites bioproduction, majoritairement français, représentant plus de 8 463 emplois directs », selon une étude d'AEC Partners. La France possède aussi quatre structures innovantes en capacité de fabriquer des lots commerciaux de biomédicaments dans le domaine des thérapies cellulaires et géniques et des vecteurs viraux.
Malgré ces atouts, la France prend du retard. « Depuis 2012, seuls deux biomédicaments (hors vaccins et biosimilaires) ayant reçu une AMM européenne ont été fabriqués en France », souligne le LEEM.
Relance
Autre handicap : l’offre française de bioproduction présente un « tropisme très marqué » sur la production de substances biologiques matures, comme les vaccins, les protéines recombinantes, et l’extraction protéique à partir de liquide biologique. La bioproduction française est trop « vaccins-dépendante », résume le LEEM. Les thérapies cellulaires et géniques restent l’apanage de rares sites français souvent focalisés sur un ou deux types de produits biologiques.
Dans ce contexte, le LEEM appelle à une relance de la politique industrielle, dans le cadre du prochain CSIS, en accélérant les capacités de production sur les thérapies innovantes. « Nous en sommes encore à rassembler les pièces éparses du puzzle français de la bioproduction », se désole Patrick Errard, président du Leem. « Or, rater le virage de la bioproduction, c'est rater le virage de la médecine de demain. Ce n'est pas une demande des investisseurs, c'est d'abord un objectif de santé publique », martèle-t-il.
Le LEEM met sur la table plusieurs propositions : concentrer la bioproduction tricolore pour la rendre plus lisible aux investisseurs (et un plateforme unique) ou créer une filière spécifique avec des nouveaux métiers liés à la bioproduction.
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