Si les dernières mines de potasse d’Alsace ont fermé en 1986, le régime minier compte encore plusieurs milliers d’assurés dans le Haut-Rhin comme dans le secteur de Wittenheim et Kingersheim, non loin de Mulhouse. Les cabinets miniers de ces communes ont été regroupés à Wittenheim pour former un centre de santé modernisé disposant de deux médecins et deux infirmières, d’un secrétariat et de deux audioprothésistes mutualistes.
Directeur général de Filieris, réseau de santé créé par la Sécu minière regroupant notamment les 140 centres du régime, Gilles de Lacaussade affirme que cette rénovation illustre le « regain d’attractivité » de ces centres dans le paysage de l'offre de soins. Ceux-ci, longtemps perçus comme vieillissants, répondent mieux qu’hier aux aspirations des jeunes médecins – que ce soit en matière de salariat, de temps de travail, de coordination et de pluridisciplinarité. Le Dr Philippe Doll, l'un des deux praticiens du centre de Wittenheim, apprécie ce mode d'exercice et de pratique et rappelle aussi que le régime minier oblige ses médecins à suivre au moins 8 jours de formation permanente par an.
La raréfaction de l'offre médicale a renforcé l’intérêt des patients mais aussi des élus locaux pour ces dispensaires new look. « Que ce soit dans le Nord, où se trouvent la majorité de nos centres, mais aussi dans les secteurs miniers de l’Est et du Sud, nous restons là quand tous les autres partent… », glisse Gilles de Lacaussade. Aujourd’hui, les centres miniers sont ouverts à tous les patients, et Filieris entend mieux le faire savoir !
Intégration
Dans le Haut-Rhin, un accord local permet aux centres miniers d’être parfaitement intégrés dans le maillage sanitaire du département. Les assurés dépendant encore du régime minier peuvent se faire soigner par n’importe quel médecin libéral au « tarif minier », c’est-à-dire en tiers payant à 100 %, tandis que les assurés du régime général peuvent consulter un médecin du régime minier aux conditions de la Sécu.
Enfin, à l'heure où le Haut-Rhin n'échappe pas à la désertification médicale dans les zones les plus isolées, la modernisation du centre de Wittenheim rassure les élus. Même si la commune, proche de Mulhouse, compte encore plusieurs généralistes libéraux, certains ont pris leur retraite et la situation pourrait devenir « délicate » d’ici à cinq ans.
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