Peut-on faire du neuf avec du vieux ? C’est la question qui se pose au vu du plan annoncé par Emmanuel Macron pour le système de soins. Le gouvernement affiche une vraie volonté de rupture – au diable l’exercice isolé, le numerus clausus, les ECN et vive l’exercice mixte, la rémunération à l’épisode de soins et les assistants médicaux - mais sans remettre en cause ces institutions familières que sont les CHU, les agences régionales de santé (ARS), les groupements hospitaliers de territoire (GHT) et les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS). Autre originalité de la démarche : pour asseoir le changement, il y aura certes des mesures législatives, mais la plupart des évolutions se feront au fil de l’eau, par la négociation, conventionnelle ou syndicale, et via des incitations financières.
C’est à la fois la force et la faiblesse des mesures annoncées cette semaine. La philosophie se veut contractuelle. Car le gouvernement prévoit d’associer davantage les professionnels de santé au fonctionnement du système de santé, tirant sans aucun doute la leçon des réactions négatives des blouses blanches aux réformes de ces dernières années. Plan Juppé, réforme Bachelot, loi Touraine… Foin des coups de force ou des coups de poker, le pouvoir semble avoir enfin compris qu’on ne réforme pas la santé contre ceux qui la font. Cette approche nouvelle, mais aussi les moyens supplémentaires engagés expliquent que, globalement, le dispositif soit plutôt bien accueilli par le monde médical, d’ordinaire si prompt à s’enflammer. Mais attention ! En proposant un partenariat aux soignants, le gouvernement fait le pari qu’un dialogue constructif se poursuivra avec eux sur la durée. C’est la condition sine qua non pour que réussisse « Ma santé en 2022 ».
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