En Belgique, le Conseil national de l'Ordre des médecins s'attelle à la construction d'un plan d'aide aux praticiens après l'agression au couteau, le 18 août, d'un généraliste de 60 ans à Forest, une banlieue proche de Bruxelles, dans son cabinet libéral.
À ce jour, « le médecin agressé est toujours hospitalisé et est dans un état grave », a expliqué le Pr Jean-Jacques Rombouts, vice-président du Conseil national de l'Ordre au « Quotidien ». Dans un communiqué, l'Ordre belge fait part de sa consternation : « Il est inacceptable que ceux qui dispensent des soins de santé à la population ne puissent pas le faire sans craindre pour leur sécurité ».
Selon cette instance, le nombre de cas « d'agression commis par des patients à l'encontre de médecins, qu'il s'agisse de violence verbale, psychologique ou physique, prend des proportions inquiétantes ». L'Ordre précise recevoir des alertes régulièrement, émanant notamment de médecins généralistes.
Coordinateur de sécurité
Pour inverser la tendance, l'Ordre a déjà mis en place un « point de contact national » afin de recenser et tracer les agressions commises à l'encontre des médecins. Ainsi, les praticiens sont encouragés à déclarer « toute forme d'agression ou de crainte d'agression » dans un formulaire dédié, disponible sur le site ordinal. L'analyse du type d'agression, de l’agresseur, du lieu et du moment de l'incident sera utilisée en collaboration avec les autorités en vue d'établir un plan de « sécurité solide ».
En revanche, « la question de l'identification des patients dangereux ne ressort pas de la compétence de l'Ordre, précise le Pr Rombouts. Il n'est pas dans notre intention d'établir une liste ». Selon le vice-président, il faut plutôt encourager « les cercles de médecine générale à examiner des mesures de sécurité concrètes, qui pourraient, sur le plan local, justifier la création d'une fonction de coordinateur de sécurité », détaille-t-il.
Les premières lignes de ce plan stratégique seront connues le 25 septembre 2016.
En France, l'observatoire de la sécurité des médecins, mis en place depuis 2003 par le Conseil national de l'Ordre (CNOM) et Ipsos, recense annuellement le nombre d'agressions verbales et physiques, les menaces, les vols et les atteintes aux biens. En 2014, près de 900 incidents ont été déclarés.
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