« C’est un échec total ». Le Pr André Grimaldi n’y va pas par quatre chemins pour dresser le bilan de la mobilisation de 2009 contre la loi « Hôpital-Patients-Santé-Territoire » (HPST). Le diabétologue est pourtant fier d’avoir, au moins le temps d’une manifestation, réussi à fédérer l’ensemble du monde hospitalier contre la réforme (voir les témoignages de l'époque). Le 28 avril 2009, « on n’a pas défilé par syndicat ou par corporation, mais par service, les médecins avec les infirmières et les agents hospitaliers », se souvient-il.
La motivation du Pr Grimaldi était alors simple : pour lui, la loi Bachelot consistait à supprimer le service public hospitalier et à avancer vers une régulation de la santé par le marché. « HPST, c’est une loi de mise en pratique de l’hôpital-entreprise », résume-t-il.
La lutte continue
Face à cette menace, la contestation était multiforme. « Il y avait ceux qui étaient attachés au travail d’équipe, mais il y avait aussi ceux qui étaient attachés au vieux pouvoir mandarinal et qui étaient furieux de perdre leur pouvoir au profit de l’administration », se rappelle le Pr Grimaldi, qui se situe clairement dans la première catégorie.
Résultat : la manifestation mémorable d’avril 2009, et la naissance du « Mouvement de Défense de l’Hôpital Public » (MDHP) qui ne cesse, depuis, de proposer une alternative à la politique hospitalière des gouvernements, de droite comme de gauche. Car pour le Pr Grimaldi, la lutte continue contre la privatisation de l’hôpital : « L’étape d’après, c’est la transformation de l’hôpital en établissement privé à but non lucratif. Pour l’instant, on est au milieu du gué. »
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