Deux ans après le début de la course internationale au vaccin Covid, le géant pharmaceutique français Sanofi reconnaît clairement son revers dans cette compétition. Le 3 mai, le président du groupe, Serge Weinberg, l'a admis : « C'est, il faut le reconnaître, un échec (...) par rapport à la rapidité qu'il fallait. »
C'est la première fois que le groupe s'exprime de manière aussi tranchée sur le sujet. Une concession faite face à ses actionnaires réunis en assemblée générale ce mardi, qui avaient profité de l'occasion pour interpeller les dirigeants du groupe quant à sa mauvaise performance dans le développement d'un vaccin anti-Covid.
« Tout le monde nous attendait »
À l’heure actuelle, Sanofi n'est parvenu à développer qu'un seul vaccin contre la maladie, encore en cours d'examen aux États-Unis et dans l'Union européenne. Parallèlement à ce vaccin, à protéine recombinante et développé en collaboration avec le britannique GSK, Sanofi a aussi tenté de développer un vaccin anti-Covid à ARN messager, mais a dû y renoncer.
« Tout le monde nous attendait » et cet échec a été « extrêmement douloureux », reconnaît Serge Weinberg. « C'est extrêmement dommageable pour la santé publique et pour nous ». En guise de justification, il explique que la « culture » de Sanofi s'est heurtée à une « contraction du temps » inhabituelle ; mais il renouvelle sa confiance envers ses chercheurs et son directeur général, Paul Hudson – dont la rémunération en 2021 autour de 11,5 millions d'euros, en liquide et en actions, a été critiquée par certains actionnaires.
Pfizer à plus de 100 milliards de CA annuel ?
De l'autre côté de l'Atlantique, Pfizer, grand gagnant de la course au vaccin, vient d’enregistrer un chiffre d'affaires de 25,7 milliards de dollars au premier trimestre, en hausse de 77 % sur un an, en grande partie grâce aux ventes de son vaccin Covid. Les prévisions pour le CA annuel du labo américain sont évaluées entre 98 et 102 milliards de dollars.
Le vaccin Comirnaty contre le Covid-19 devrait représenter des ventes de 32 milliards de dollars. « Nous continuons de livrer au monde Comirnaty, qui reste un outil crucial pour aider les patients et les sociétés à éviter les pires effets de la pandémie », commente le PDG de Pfizer, Albert Bourla. « Nous sommes en bonne voie pour honorer notre engagement de livrer au moins deux milliards de doses à des pays à revenus faibles et moyens en 2021 et 2022, dont au moins un milliard cette année », espère le dirigeant.
L'entreprise a par ailleurs maintenu sa prévision d'écouler pour 22 milliards de dollars de sa pilule anti-Covid, le Paxlovid, sur l'ensemble de l'année, selon ses résultats financiers publiés le 3 mai.
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