Le laboratoire Sanofi renonce à mener des essais de phase 3 pour son vaccin à ARN messager (ARNm) contre le Covid-19, considérant qu'il arriverait trop tard sur le marché, alors que 12 milliards de doses de vaccin anti-Covid auront été produites au total d'ici à la fin de l'année.
Les résultats intermédiaires de la phase 1-2 étaient pourtant prometteurs, avec une séroconversion, c'est-à-dire la fabrication d'anticorps, chez 91 % à 100 % des participants, deux semaines après la deuxième injection. Ceci pour les trois dosages testés, et sans effet secondaire, avec un profil de tolérance comparable à celui des autres vaccins à ARNm. Sanofi avait même racheté début août pour 2,7 milliards d'euros Translate Bio, la biotech américaine avec laquelle il travaille depuis mars 2020 sur ce vaccin.
Poursuite des recherches sur l'ARNm
Mais « il n'y a pas de besoin de santé publique d'avoir un autre vaccin à ARN messager. Le besoin n'est pas de créer de nouveaux vaccins Covid-19 à ARN, mais d'équiper la France et l'Europe d'un arsenal de vaccins à ARN messager pour une prochaine pandémie, pour de nouvelles pathologies », a expliqué Thomas Triomphe, le vice-président de la branche vaccins de Sanofi.
Les efforts fournis devraient néanmoins servir à développer de nouveaux vaccins à ARNm contre d'autres virus, sans effet secondaire et avec moins de contraintes au niveau de la température de conservation, espère le laboratoire. De premiers essais pour un vaccin monovalent à ARNm contre la grippe saisonnière sont en cours, d'autres devraient être lancés en 2022 avec un vaccin quadrivalent. « Notre objectif est de libérer le potentiel de l'ARN messager dans d'autres domaines stratégiques, comme l'immunologie, l'oncologie et les maladies rares, en plus des vaccins », a déclaré il y a peu Paul Hudson, directeur général de Sanofi. Le groupe entend consacrer au moins deux milliards d'euros d'ici à 2025 dans la recherche sur l'ARNm.
En outre, Sanofi poursuit le développement avec le britannique GSK de son autre vaccin contre le Covid-19, fondé sur une protéine recombinante. Les résultats de la phase 3 sont attendus avant fin 2021.
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