« JAMAIS l’État ne se retournera contre les médecins » : Xavier Bertrand l’a de nouveau assuré face aux députés, lors du coup d’envoi de l’examen du projet de loi de finances rectificative qui crée un fonds public d’indemnisation pour les victimes du Mediator. « Il n’est pas question, dans ce dispositif spécifique, de mettre les médecins et les autres acteurs de santé sur le même pied que Servier », a complété le ministre.
Servier, une nouvelle fois qualifié de « responsable premier et direct », supportera l’essentiel des indemnisations. « Ce n’est pas le contribuable qui paiera », a déclaré Xavier Bertrand, qui a promis que « dès cet été, les victimes auront un interlocuteur pour leur indemnisation ». Le Parlement devrait boucler l’examen du projet de loi en juin. Juin, un mois décisif, durant lequel sont attendues toute une série de conclusions. Celles des assises du médicament (voir encadré), celles des missions d’information parlementaires sur le Mediator, et celles de l’IGAS.
Le pouvoir politique n’entend pas prendre son temps pour réformer la police du médicament. « Je pense que ça passera par des mesures radicales et rapides », a ainsi observé Xavier Bertrand lors de sa dernière audition Mediator au Sénat, mardi dernier. « Un nouveau système doit être sur les rails dès cette année », a-t-il ajouté. À la clé, une meilleure prise en compte des alertes, une redéfinition des conflits d’intérêts, de nouvelles règles pour l’octroi des AMM, une meilleure utilisation des données de l’assurance-maladie, un renforcement des expertises internes - « Ça voudra dire plus d’argent » -, une remontée plus systématique de certaines informations au politique, « à charge pour lui de prendre les décisions nécessaires ».
Certains ministres de la Santé ont-ils eu vent des dangers du Mediator depuis 1976 ? Xavier Bertrand assure qu’aucun d’eux ne savait, à droite comme à gauche. Ceci étant, chaque ministre de la Santé est responsable. Responsable de n’avoir pas vu : « Pendant qu’on était ministre, il y a eu des victimes du Mediator », ne peut que constater Xavier Bertrand, qui, pour sa défense personnelle, rappelle qu’aucune proposition de déremboursement du Mediator ne lui a été faite lorsqu’il était en fonctions entre 2005 et 2007.
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