ALORS QUE 25 000 Européens décèdent chaque année, victimes d’une infection à bactéries multirésistantes, le commissaire européen à la santé, John Dalli, invité par des groupes parlementaires à un colloque, a annoncé la mise en place à l’automne d’un plan sanitaire, ciblant la surconsommation des antibiotiques chez les hommes comme les animaux.
« Il est essentiel que les antibiotiques, qui sauvent des vies, ne nous fassent pas perdre nos défenses. La seule façon de soigner les patients est de bien traiter les médicaments ». John Dalli est décidé à susciter une prise de conscience au plus au niveau. Car le sujet est grave. Les antibiotiques baissent en efficacité, et pire, aucune nouvelle molécule n’est attendue dans les 10 prochaines années. En France, deuxième pays consommateur au monde, les experts prédisent un retour en arrière de 30 ans en matière d’antibiothérapie.
Pour répondre à ce problème de santé publique, l’Union Européenne se veut à l’avant-garde ; elle a pris dès 2006, des mesures d’interdiction portant sur l’utilisation d’antibiotiques comme facteur de croissance chez les animaux. « Grâce à des campagnes d’information, on a constaté une diminution des antibiotiques pour soigner les bêtes mais il faut continuer, les fermes ne doivent pas être des incubateurs de bactéries », reconnaît John Dalli. Depuis, de nombreuses mesures destinées à limiter la résistance des bactéries sont entrées en vigueur. La révision des règles des prescriptions vétérinaires est en cours, et l’agence européenne du médicament a lancé, au troisième trimestre 2009, une opération de recueil de données dans tous les pays membres. Un projet que John Dalli souhaiterait voir se pérenniser à travers la création d’une instance spécifique.
Le commissaire européen à la Santé place surtout ses espoirs dans le lancement prochain d’un plan de 5 ans reposant sur 5 piliers : la promotion de l’usage approprié des antibiotiques, la mise en place de nouveaux outils pour lutter contre les infections bactériologiques, l’encouragement de la recherche, le renforcement de la communication, et la coordination entre les acteurs internationaux. « Tous les États membres ont des efforts à fournir, la gestion de la résistance aux antibiotiques est désormais un problème mondial. »
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