Le groupe pharmaceutique Pfizer a annoncé ce 17 janvier qu'il allait vendre près de 500 de ses vaccins et médicaments à prix coûtant aux pays les plus pauvres, élargissant ainsi un engagement pris en mai qui visait à réduire les inégalités mondiales dans le domaine de la santé en distribuant 23 traitements.
La vente à prix coûtant signifie que seuls les coûts de fabrication et les dépenses de transport seront facturés dans les pays concernés. Parmi les médicaments et vaccins concernés, figurent des produits « soignant ou prévenant plusieurs des plus grandes menaces de maladies infectieuses et non transmissibles auxquelles sont confrontés aujourd'hui les pays à faible revenu », comme des antibiotiques ou de la chimiothérapie, lit-on dans un communiqué de l'entreprise.
L'engagement de Pfizer vaut pour 45 pays à faible revenu, soit environ 1,2 milliard de personnes, et concerne désormais l'ensemble des produits de santé du géant américain, y compris ceux qui ne sont plus protégés par un brevet de la firme. Les nouveaux médicaments et vaccins développés par Pfizer seront aussi inclus dans l'accord au fur et à mesure.
La pertinence de cette stratégie sera longue à évaluer
Interrogée par des journalistes en marge du Forum économique de Davos sur le temps que prendrait un éventuel succès de cette initiative, Angela Hwang, responsable de la commercialisation chez Pfizer, a répondu : « On parle en années, c'est certain. »
Mais huit mois après la première annonce de Pfizer lors de l'édition 2022 du Forum suisse, il est encore trop tôt pour dresser des conclusions, a-t-elle estimé, jugeant que « l'accomplissement de la mission dépendra de chaque pays ».
« Il y a tellement de parties de la chaîne sur lesquelles nous devons travailler », a-t-elle poursuivi, affirmant que le Rwanda est le premier des États partenaires à avoir commencé à utiliser les traitements envoyés par le groupe. La responsable a aussi reconnu de nombreux défis dans la mise en place de ces promesses de vente à prix coûtant.
Des processus complexes
Les processus d'autorisations de traitements dans les différents États, la collaboration avec d'autres acteurs de la santé, les mécanismes de financements supplémentaires et la question des infrastructures de distribution des traitements sont longs et complexes à gérer, a reconnu Angela Hwang : « Il ne s'agit pas simplement d'envoyer un traitement. »
La responsable a également précisé que l'ajout de traitements qui ne sont plus couverts par un brevet vient du fait que certains États à faible revenu ont émis des inquiétudes sur les difficultés d'approvisionnement et la qualité de ces traitements par d'autres fournisseurs. « Alors ils nous ont demandé à avoir accès à un spectre plus large des traitements Pfizer », a-t-elle dit.
« Nous pensons que cet élargissement de notre offre de produits, combiné aux efforts continus en vue d'aider à faire face aux barrières qui limitent ou empêchent l'accès, nous aidera à concrétiser et même accélérer notre vision d'un monde dans lequel tout le monde a accès aux médicaments et aux vaccins nécessaires à une vie plus longue et en meilleure santé », a indiqué le PDG de Pfizer, Albert Bourla, cité dans le communiqué de la firme.
Le géant américain a réalisé un chiffre d'affaires exceptionnel en 2021 et 2022 grâce à la commercialisation de son vaccin et son antiviral anti-Covid, avant l'annonce de cette initiative.
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