L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) met en garde contre les risques cardiovasculaires liés à l’utilisation des sclérosants veineux dans le traitement des varices. Elle rappelle la conduite à tenir aux professionnels de santé pour limiter ces risques, alors qu'un groupe de travail pluridisciplinaire* se penche actuellement sur cette question en vue « d’identifier de nouvelles mesures pour sécuriser davantage l’utilisation de ces médicaments ».
Sans préciser leur fréquence, l'ANSM rapporte des cas d’effets indésirables cardiovasculaires graves avec les traitements Aetoxisclerol et Fibrovein. Ces produits sclérosants sont utilisés pour éviter l'aggravation des varices et de la maladie veineuse chronique. À noter que l’Aetoxisclerol est le plus souvent prescrit.
« Ces traitements sont étroitement surveillés en raison des risques d'événements thromboemboliques veineux et de troubles du rythme cardiaque qui leur sont associés et pouvant dans certains cas très rares conduire au décès », précise l'ANSM.
Bien informer les patients des risques
L'ANSM rappelle ainsi aux professionnels de santé l'importance d'informer les patients avant tout acte de sclérothérapie des risques encourus avec l'utilisation des sclérosants veineux et de bien respecter les volumes maximum par séance.
Au-delà de ces précautions, l'Aetoxisclerol est contre-indiqué dans certaines situations, que liste l'ANSM : foramen ovale perméable connu, antécédent d’épisode (ou de maladie) thromboembolique, risque élevé de thrombose, artériopathie oblitérante, affection systémique non contrôlée, infection aiguë, antécédent de chirurgie < 3 mois, immobilisation ou alitement de façon prolongée, hypersensibilité à la substance active ou à l’un de ses excipients.
Certaines situations nécessitent par ailleurs une évaluation individuelle du rapport bénéfice/risque : troubles neurologiques consécutifs à une sclérothérapie, y compris la migraine, grossesse et allaitement.
Une surveillance est essentielle dans les minutes qui suivent le traitement, souligne l'ANSM qui recommande aux professionnels de santé de disposer d’un défibrillateur et d’être formé aux gestes de premiers secours.
Vigilance face à certains symptômes
L'agence des médicaments appelle également les patients à être attentifs aux symptômes qui peuvent survenir au moment ou après l'injection : tachycardie, sensation d'oppression thoracique, douleur thoracique, essoufflement, toux, palpitations, sensation de respiration désagréable et gênante, trouble visuel transitoire, malaise avec perte de connaissance, maux de tête, migraine avec ou sans aura, troubles de la parole, fourmillements, picotements dans les extrémités des mains et des jambes pouvant aller vers une paralysie, douleur du mollet associée ou non à un œdème/rougeur. Ces signaux doivent amener à consulter en urgence.
*Ce groupe de travail pluridisciplinaire réunit le Conseil national professionnel de médecine vasculaire (CNP-MV), les sociétés savantes de médecine vasculaire et de phlébologie, le Collège de médecine générale (CMG) et des représentants d’associations de patients (France Assos Santé). Une première réunion s’est tenue le 17 décembre.
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