Recherche et développement

Servier mise sur les biotechnologies

Publié le 10/07/2014
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Chaque année, le groupe Servier consacre près de 25 % de son chiffre d’affaires à la R&D (1). Il s’agit d’un des ratios les plus élevés de l’industrie pharmaceutique mondiale. Mais ce chiffre global traduit mal la mutation en profondeur d’une recherche pilotée par trois comités indépendants et pluridisciplinaires (exécutif, stratégie, support), coordonnés par une direction des opérations, souligne le Dr Emmanuel Canet, président de la recherche et développement chez Servier.

Ces structures doivent intégrer à la stratégie du groupe quelque 150 partenariats de collaboration signés avec des instituts de recherche publics ou privés, des universités et des sociétés de biotechnologies. Le Dr Pascal Touchon a spécifiquement, aux côtés d’Emmanuel Canet, la responsabilité de cette coopération scientifique, ce qui témoigne de l’importance donnée à ces projets, qui représentent aujourd’hui 50 % de la R&D du groupe.

Ce choix stratégique est devenu pleinement opérationnel avec une place majeure accordée à l’oncologie, 10 projets impliquent le plus souvent des sociétés de biotechnologies nord-américaines. Aucun des grands domaines de recherche n’est négligé (épigénétique, angiogenèse, apoptose, immunothérapie, thérapies cellulaires…).

92 % de ventes à l’étranger

Servier ne tourne pas le dos à ses domaines de prédilection avec 4 projets dans l’insuffisance cardiaque et les arythmies, 3 projets dans les pathologies ischémiques en ciblant les mécanismes de remodelage et de réparation, 3 projets dans l’HTA.

L’ivabradine (Procoralan) et l’un de ses descendants sont au cœur de ces recherches. L’exemple de Procoralan montre que les partenariats signés par Servier se font dans les deux ans, pour acquérir des savoir-faire extérieurs mais aussi pour assurer le développement et la diffusion de molécules issues de la recherche Servier. La licence accordée à Amgen pour la commercialisation de Procoralan aux États-Unis s’inscrit dans ce cadre.

Beaucoup d’autres mécanismes d’action sont explorés (diabète, rhumatologie, SNC…). En ne s’interdisant pas des recherches dans des pathologies qui représentent des enjeux de santé publique comme la maladie d’Alzheimer. Selon Emmanuel Canet, le statut de Servier, Fondation et groupe indépendant à l’abri des marchés financiers, autorise des partenariats stables et une vision à long terme.

Cette stratégie de R&D doit accroître l’internationalisation d’un laboratoire qui, déjà en 2013, a réalisé 92 % de ses ventes hors de France.

(1) Conférence de presse du groupe Servier

Dr Alain Marié

Source : Le Quotidien du Médecin: 9342