EX-DIRECTEUR de la CNAMTS, homme de gauche au parcours atypique (il fit un détour controversé aux AGF), nommé il y a quelques mois à la tête du Comité économique des produits de santé (CEPS, en charge de la fixation des prix des médicaments), Gilles Johanet était l’invité des « Asclépiades », un rendez-vous organisé par « Décision Santé ».
Le patron du CEPS s’est livré à une analyse du projet de loi de Xavier Bertrand sur la sécurité sanitaire du médicament. « Le plus marquant dans ce texte, juge-t-il, c’est la transposition en droit français du Sunshine Act américain (qui prévoit la déclaration publique de toute convention passée entre un industriel du médicament et un professionnel de santé ou un regroupement de ceux-ci). Bien sûr, nuance-t-il, le loup blanc (l’expert totalement dénué de lien d’intérêt, NDLR) n’existe pas, mais ce texte amène de la transparence et permet que les liens éventuels soient connus ».
Le PLFSS 2012 ? Gilles Johanet estime que ce projet de loi a « le mérite de s’adapter à la mauvaise conjoncture ». Mais attention, commente l’expert, « l’industrie du médicament y est mise fortement à contribution, pour des montants sans précédent et non renouvelables ». Non renouvelables car, selon Gilles Johanet, l’industrie pharmaceutique est « en fin de cycle » en raison des tombées successives des brevets dans le domaine public, et sans médicaments vedettes pour assurer le relais de croissance.
Ironie du calendrier : cette prise de position intervenait le jour où, dans un entretien à « La Tribune », le ministre de la Santé confirmait que l’industrie pharmaceutique serait « davantage mise à contribution » dans le nouveau plan de rigueur. « Il y a trop de médicaments en France, on consomme trop de médicaments en France, et ils sont trop chers. Il y a donc des économies à faire de ce côté-là. Je compte notamment sur une baisse des prix des médicaments de marque mais surtout des génériques ». Message reçu ? Gilles Johanet s’emploie en tout cas à mettre en application les mesures d’économies : « J’essaie de négocier avec les industriels des baisses de prix qui aient du sens. Nous verrons ensuite ensemble comment faire pour que l’industrie puisse rebondir ».
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