Le géant américain Pfizer s’est lancé ce mercredi 25 mai dans une initiative inédite : vendre à prix coûtant certains de ses médicaments et vaccins à 45 pays pauvres, dans le cadre d'une initiative annoncée lors du Forum économique de Davos. « Avec tout ce que nous avons appris et accompli ces deux dernières années, il est maintenant temps de commencer à refermer davantage le fossé » séparant « ceux qui peuvent avoir accès à ces innovations et ceux qui ne le peuvent pas », a déclaré le PDG du laboratoire, Albert Bourla, au cours d'une conférence de presse présentant l'initiative en Suisse.
Sénégal, Rwanda, Ghana, Malawi et Ouganda : cinq pays ont, pour le moment, rejoint cet accord, qui concerne les médicaments et vaccins de cinq aires thérapeutiques, les maladies infectieuses, l'oncologie, les maladies rares, les maladies inflammatoires et la santé féminine.
L’antiviral Paxlovid et le vaccin Comirnaty concernés
Cet engagement concerne donc certains médicaments brevetés par Pfizer, disponibles aux États-Unis et dans l'Union européenne pour près de 1,2 milliard de personnes. Au total, 23 vaccins et médicaments de l'entreprise – dont plusieurs contre les cancers mais aussi l’antiviral Paxlovid et le vaccin Comirnaty – sont brevetés dans les domaines concernés.
Concrètement, la vente à prix coûtant signifie que seuls les coûts de fabrication et les dépenses de transport seront facturés aux pays concernés. Mais si un prix plus avantageux a été négocié par ailleurs dans le cadre des efforts d'équité dans la lutte contre la pandémie, c'est celui-ci qui s'appliquera, a tenu à préciser Pfizer. Aussi, si d'autres médicaments sont développés à l'avenir dans ces domaines, ils seront automatiquement inclus dans l'accord.
Collaboration avec Bill Gates
Présent à Davos, le président rwandais Paul Kagame a qualifié cette initiative de « pas important vers une sécurité sanitaire durable », ajoutant que « l'engagement de Pfizer établit une nouvelle norme que nous espérons voir imitée par d'autres » labos. À terme, l'accord a vocation à s'appliquer à tous les pays à revenus faibles et à 18 pays à revenus faibles à intermédiaires, suivant la définition de la Banque mondiale.
Pfizer doit par ailleurs travailler avec les cinq pays déjà signataires pour identifier les changements nécessaires – notamment en matière de procédures, d'infrastructures ou encore de formation du personnel soignant – afin que ces traitements arrivent effectivement jusqu'aux patients.
Le patron du laboratoire américain a confirmé que Pfizer poursuivait sa collaboration avec la fondation Bill et Melinda Gates, dans l'objectif de développer de nouveaux vaccins. À Davos, le milliardaire Bill Gates a salué ce partenariat, « essentiel aux progrès que nous avons réalisé », citant l'exemple du vaccin contre les pneumocoques. Les maladies infectieuses tuent près d'un million de personnes chaque année dans ces pays pauvres, selon l'entreprise.
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