Dans un contexte délicat (crise économique et financière, effets du scandale du Mediator, nouvelles taxes affectant le médicament…), l’industrie pharmaceutique cherche à reprendre la main en s’invitant dans la bataille électorale sur le thème très porteur de l’avenir industriel de la France et de son rôle dans l’innovation. Parce que « 2012 ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices », Christian Lajoux, président du LEEM (syndicat patronal des laboratoires), a décidé d’alerter les candidats à l’élection présidentielle. « Oui ou non, sont-ils conscients des contraintes qui pèsent sur ces entreprises de haute technologie, engagées dans des défis scientifiques et industriels de dimension internationale ? Oui ou non, mesurent-ils l’importance, pour la France, de développer une véritable politique industrielle de santé ? », s’interroge le LEEM.
L’institution enfonce le clou en soumettant aux candidats quatre propositions. Première d’entre elles, « relever le défi de l’innovation et de la sécurité, en développant une politique de coopération scientifique entre recherche publique et recherche privée ». Un thème récurrent, déjà repris dans certaines mesures actées par le dernier conseil stratégique des industries de santé (CSIS, qui réunit tous les deux ans les industriels et leurs ministres de tutelle). Le LEEM préconise aussi de « miser sur une politique industrielle d’avenir, en soutenant la production industrielle en France », en réussissant la mutation de la production pharmaceutique et le développement des biotechnologies. Troisième recommandation : « développer l’attractivité de la France dans la compétition internationale ». En clair, pour les laboratoires, la politique de régulation du médicament et la fiscalité appliquée à ces entreprises ne doivent pas (trop) pénaliser le secteur. L’organisation suggère enfin d’« installer la responsabilité et la transparence au cœur du système », en mobilisant tous les acteurs pour un juste usage du médicament.
Acteur mondial ?
« Dans quelques semaines, résume Christian Lajoux, l’un des candidats déclarés aura la lourde responsabilité de diriger notre pays. Il lui appartiendra d’arrêter les décisions qui permettront à la France de demeurer un acteur mondial du progrès thérapeutique, et un exemple en matière de sécurité des patients. Il dépendra aussi de lui que le dialogue conventionnel et la vision partagée des enjeux industriels demeurent les instruments privilégiés de la politique du médicament ».
Dans les prochaines semaines, le LEEM prendra son bâton de pèlerin pour porter la parole de l’industrie pharmaceutique en région (Toulouse, Strasbourg, Lyon, Agen, Clermont-Ferrand), à chaque fois sur les enjeux liés au médicament. Un meeting parisien clôturera ces débats, le 21 mars à la Mutualité, en présence de représentants politiques nationaux.
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