LE 15 FÉVRIER DERNIER, l’Académie de médecine publiait un rapport au vitriol sur les génériques. Dans ce document, l’institution émettait des doutes sur la qualité des copies des médicaments princeps, que ce soit au niveau de leur process de fabrication ou de leur équivalence. L’association GEMME, qui réunit 12 fabricants de génériques présents sur le sol français, juge « péjoratif et dénigrant » ce rapport et a entrepris de répondre « point par point » à l’Académie. « Pourquoi le corps médical persiste-t-il à s’opposer avec autant de vigueur à ce vecteur d’économies collectives ? », s’interroge l’association qui « souhaite en finir avec les idées reçues » grâce aux réponses qu’elle fournit.
L’Académie assurait par exemple que « le générique n’est pas la copie conforme du médicament de référence ». Le Gemme s’inscrit en faux et affirme que si des différences peuvent effectivement se trouver dans les excipients utilisés, la présentation ou la forme pharmaceutique, « elles n’ont pas d’impact sur l’activité thérapeutique du médicament ». L’Académie jugeait par ailleurs que certains excipients utilisés pouvaient occasionner des réactions allergiques. Pour le GEMME, si des allergies peuvent se produire, elles sont aussi souvent provoquées par l’excipient d’un médicament princeps que d’un générique. Les laboratoires « s’efforcent de réduire l’usage des excipients à effet notoire autant que faire se peut », ajoute l’association.
La question de la qualité des sites de production était aussi mise en cause. « Les règles de bonne pratique dans la fabrication des génériques sont très coûteuses et certains fabricants n’hésitent pas à les contourner », avançait l’Académie. « Faux », répond encore le GEMME : les contrôles des sites de production par les agences réglementaires « sont du même niveau d’exigences » qu’il s’agisse de princeps ou de génériques. Le Pr Dominique Maraninchi, patron de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS), assurait également dans nos colonnes que les contrôles effectués par l’agence s’appliquaient avec la même rigueur pour les sites de fabrication de princeps que pour ceux dédiés aux génériques (Le Quotidien du 15 mars dernier).
L’Académie regrettait enfin dans son rapport que le coût croissant de la recherche ait eu pour conséquence « des délocalisations d’autant plus nombreuses qu’il s’agissait de génériques ». Le GEMME rétorque que les médicaments génériques sont fabriqués à 97 % en Europe et à 55 % en France.
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