LORS DE LA REMISE du rapport de l’IGAS sur le Mediator (« Le Quotidien » du 19 janvier), Xavier Bertrand, ministre de la Santé, avait déclaré avoir demandé à l’AFSSAPS (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) de lui fournir avant fin janvier la liste des 76 médicaments faisant actuellement l’objet d’un suivi national de pharmacovigilance. Depuis mercredi circule sur internet et dans la presse une énumération de 59 médicaments (disponible sur le site de l’AFFSAPS), présentée comme un prélude à la liste exigée par Xavier Bertrand. Cette liste comprend des spécialités mises ces dernières années sur le marché, et dont certaines ont déjà fait l’objet d’une suspension.
À l’AFSSAPS, on précise que cette liste de 59 produits fait partie du plan de gestion des risques (PGR). « Depuis 2005, explique-t-on, tous les nouveaux médicaments sont concernés par ce plan de gestion des risques du fait d’un nouveau cadre juridique communautaire ». Le PGR, précisent les textes de l’AFSSAPS, est une démarche de renforcement de la surveillance post-AMM, et s’applique à tout type de médicament (suspecté ou non d’effets indésirables), qu’il s’agisse d’une nouvelle substance active, d’un bio similaire, d’un médicament générique lorsqu’un problème de sécurité d’emploi a été identifié avec le princeps correspondant, ou d’une demande d’extension impliquant un changement significatif (nouveau dosage ou nouvelle indication par exemple). Cette liste n’est donc pas nouvelle, et elle est en constante évolution, au rythme des mises sur le marché de nouvelles spécialités.
La liste réclamée par Xavier Bertrand, précise-t-on à l’AFSSAPS, reprendra un certain nombre de spécialités figurant sur la liste du PGR, mais aussi d’autres, placés sous surveillance par le biais d’autres procédures. Selon l’AFSSAPS, sa transmission au ministère de la Santé serait « imminente ».
Quant au Mediator, la mission d’information parlementaire conduite par l’Assemblée nationale a été installée en début de semaine, peu de temps après celle déjà mise en place par le Sénat. Présidée par le député socialiste et cardiologue Gérard Bapt, elle rendra ses conclusions en juin prochain. Les premières auditions devraient démarrer dès le 26 janvier. La mission devrait notamment entendre les ministres de la santé successifs, les dirigeants du laboratoire Servier, et les rédacteurs du rapport de l’IGAS.
Sans attendre, plusieurs associations de patients et de consommateurs demandent la mise en place d’un fonds d’indemnisation des victimes du Mediator. Ces associations souhaitent que ce fond soit géré par l’ONIAM (Office national d’indemnisation des accidents médicaux). Elles réclament la contribution du laboratoire Servier au financement du fonds et exigent la réparation intégrale des préjudices subis.
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