La fièvre des fusions-acquisitions gagne le monde des dispositifs médicaux

L’Américain Medtronic (leader mondial des pacemakers, 17 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2013) a annoncé qu’il allait acheter l’Irlandais Covidien (spécialisé dans la chirurgie, 10 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2013) pour la modique somme de 43 milliards de dollars (31,6 milliards d’euros).

Changement d`échelle

Cette fusion devrait donner naissance à une entreprise employant 87 000 personnes dans plus de 150 pays, précisent Medtronic et Covidien. Elle s’inscrit dans une stratégie expansionniste de la firme américaine, qui a besoin de changer d’échelle si elle veut continuer à concurrencer le leader mondial du secteur, son compatriote Johnson&Johnson qui a acheté le Suisse Synthes en 2012.

Selon Omar Ishrak, PDG de Medtronic, cette acquisition permettra à l’entreprise « de toucher plus de patients, de manière plus diversifiée et dans plus d’endroits ». Le dirigeant parie qu’à terme, la fusion permettra des synergies : à partir de 2018, les économies potentielles à la clé sont estimées à 850 millions de dollars par an.

Motivations fiscales

L’opération obéit également, comme de nombreux mariages observés ces derniers mois, à des motivations fiscales. Elle permettrait à l’Américain de transférer son siège social à Dublin. L’entreprise est actuellement basée à Minneapolis, et doit s’acquitter d’un impôt sur les sociétés de 35 %, contre 12,5 % en Irlande.

Mais le taux de prélèvement relativement élevé outre-Atlantique n’est qu’une des raisons de la valse des fusions observée dans les industries de la santé. D’après de nombreux analystes, cette effervescence est partie pour durer car d’autres facteurs (faibles taux d’intérêt, abondance de liquidités outre-Atlantique) poussent dans la même direction.

Ce mouvement de concentration complique la donne pour les PME du secteur des dispositifs médicaux. Comme l’explique le patron de l’une d’entre elles contacté par « le Quotidien », les petits acteurs devront rester très innovants afin de se vendre le mieux possible. Un peu comme dans le secteur pharmaceutique, en somme.