L’ÉVÉNEMENT était suffisamment important pour justifier le déplacement de l’ambassadeur des États-Unis, le député-maire d’Agen, et le préfet du département. BMS, propriétaire depuis 15 ans des laboratoires UPSA (traitement de la douleur), inaugurait en novembre une sixième tour de fabrication de spécialités effervescentes sur son site d’Agen. Particularité de cette technologie propre à BMS : les différents composants des médicaments fabriqués sont acheminés au sommet de la tour de fabrication, et redescendent étage par étage en utilisant la force de gravité. Chaque étage correspond à une étape spécifique du process de fabrication : stockage des matières premières, pesée automatique, granulation, refroidissement, calibrage puis mélange final. Ce mélange peut alors passer à l’étape du conditionnement, seule partie du processus de fabrication à s’opérer selon un plan horizontal.
Cette technique de production, largement automatisée, permet à cette nouvelle tour de fabrication, qui produira à terme 3 000 tonnes de granulés par an, de fonctionner avec seulement deux techniciens, essentiellement affectés à la surveillance et au contrôle du processus. Le site d’Agen, outre les médicaments de traitement de la douleur, fabrique également un certain nombre de produits de médication familiale, type Fervex, Citrate de Bétaïne ou Donormyl, ce qui fait de lui, avec 390 millions de boîtes fabriquées en 2010, le premier site de production de BMS dans le monde. Il emploie directement 1 400 personnes (sans compter plus de 3 000 emplois indirects), faisant de BMS le premier employeur privé du Lot-et-Garonne. Jean Dionis du Séjour, député maire d’Agen s’est félicité de cet état de fait, rappelant que BMS, qui a racheté UPSA en 1994, « avait toujours tenu parole » dans ses projets d’implantation et de recrutement. En quinze ans, a rappelé Jean-Pierre Bracquemart, vice-président des opérations industrielles du site BMS d’Agen, le groupe pharmaceutique américain, numéro 10 mondial du secteur, a investi 200 millions d’euros sur ce seul site. Mike Seeley, directeur général de BMS France, s’est pour sa part réjoui de l’existence en France de dispositions fiscales particulières comme le crédit impôt recherche, ainsi que de la transformation de la taxe professionnelle en contribution économique territoriale. « Ces mesures nous aident à vendre l’attractivité de la France auprès de la direction américaine, a-t-il souligné, alors qu’il nous faut sans cesse arbitrer entre différents projets d’implantation. » De son côté, l’ambassadeur des États-Unis en France, Charles Rivkin, rappelait dans un français impeccable que ces dispositions fiscales françaises prenaient tout leur sens « quand on sait que les deux tiers des investissements en R & D (recherche et développement) des entreprises américaines sont réalisés en dehors du territoire américain ».
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation