Leader dans l'oncologie, le laboratoire Roche se concentre sur deux activités : la pharmacie (princeps) et les diagnostics. Pour compenser la baisse de son chiffre d'affaires liée à l'expiration des brevets de plusieurs anticancéreux (Mabthera, Herceptin et Avastin) et l'arrivée des biosimilaires, le géant bâlois a mis le paquet sur l'innovation. Il annonce le lancement sur le marché français de six molécules innovantes (2018-2019) dans des traitements de la sclérose en plaque, de l'hémophilie ou du cancer du poumon.
Mais impossible pour le groupe de savoir quand ces produits seront mis sur le marché hexagonal et remboursés. « Le processus est lent, c'est regrettable pour le patient français pour avoir accès à des médicaments et des tests de diagnostics innovants. C'est en contradiction totale avec les déclarations sur la volonté de renforcer l'innovation », regrette Christoph Franz, président du conseil d'administration de Roche.
De fait, en termes d'accès aux médicaments innovants, la France demeure à la traîne pour évaluer, tarifer et rembourser. Selon Claude Le Pen, économiste de la santé à l'université Paris Dauphine, le délai entre l'autorisation de mise sur le marché (AMM) et la commercialisation peut aller jusqu'à 250 jours alors que le délai légal européen est de 180 jours.
Données en vie réelle
Pour sortir par le haut de cette problématique liée aux négociations sur le prix, Roche a proposé en 2015 le projet PRM aux autorités de santé. Il s'agit d'un mécanisme de remboursement personnalisé qui consiste à différencier les prix des molécules en fonction des indications, profils de patients, combinaisons de traitement ou des bénéfices observés. Selon le laboratoire, les traitements pourraient ainsi être valorisés au regard de leur réelle valeur ajoutée.
Mais pour cela, il est essentiel de disposer de données relatives à la prise en charge des patients en vie réelle collectées par des centres de référence (CHU…). « Nous avons investi dans un réseau de 150 centres sur plusieurs types de pathologies, cancer, poumon. Nous acceptons de voir les prix de nos médicaments baisser en fonction de leurs données en vie réelle. Mais pas de signe du gouvernement français », se désole le patron de Roche. Ce mécanisme a été accepté et introduit au Portugal et en Italie.
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