De moins en moins de médicaments non utilisés (MNU) sont rapportés par les usagers en pharmacie pour y être recyclés. Cette tendance à la baisse se confirme pour la quatrième année consécutive, selon éco-organisme Cyclamed, qui a publié son bilan ce mardi. La quantité de ces produits triés et rapportés est passée de 10 675 tonnes en 2019 à 9 953 tonnes en 2020 – soit « 149 grammes/habitant en 2020 » (en diminution de 7 %).
Recul des ventes
Cette baisse s'explique par le recul des ventes de médicaments pendant la crise sanitaire (-4 % en 2020), mais pas seulement. Cyclamed cite la transformation du marché (déremboursement de certaines classes thérapeutiques comme les vasodilatateurs, optimisation des présentations), l'essor des compléments alimentaires et dispositifs médicaux (qui ne rentrent pas dans la collecte Cyclamed), une meilleure observance des patients mais aussi la réduction de certaines prescriptions optimisée par la délivrance des pharmaciens.
Selon l'association, le nombre de boîtes par habitant vendues en officine est passé de 53 en 2005 à 13 en 2020. « Depuis quinze ans, cette baisse de la consommation en unités est significative. Il y a un changement des comportements : les médecins prescrivent moins et les pharmaciens conseillent mieux », se félicite Thierry Moreau-Defarges, président de Cyclamed. Cette baisse s'observe dans toutes les régions françaises sauf les territoires d'outre-mer (+41 % en Guyane, + 18 % à la Réunion et + 13 % à la Guadeloupe).
Résultats de la collecte des MNU par région
en tonnages et en grammes / habitant en 2020

Campagne dans les salles d'attente
Autre signe encourageant pour Cyclamed : le tri affiné devient un réflexe chez les Français. 86 % des sondés déclarent rapporter leurs produits non utilisés en pharmacie contre 3 % d'irréductibles, selon une étude barométrique BVA en 2021 (réalisée en février et mars).
Les retraités et les plus de 65 ans restent les plus motivés pour cette pratique de tri (93 %). Ces gestes vertueux sont davantage effectués par les habitants en milieu rural (93 %), en Bretagne (91 %) et en Centre-Val de Loire (91 %). La protection de la nature et la sécurité sanitaire sont les deux motifs avancés en priorité par ceux qui recyclent. L'étude révèle aussi la propension croissante des Français à se séparer des emballages en carton et notices de papier avant d'apporter les MNU aux pharmaciens d'officine (54 % cette année, 51 % en 2020).
Pour soutenir cette dynamique, l'éco-organisme a programmé un plan de communication au second semestre 2021. Outre des campagnes à la télévision et à la radio, il entend sensibiliser les patients au tri nécessaire des produits et déchets, au sein des salles d’attente des médecins. Cette campagne passera par un affichage dynamique à travers deux animations de 20 secondes sur 2 500 écrans présents chez 3 000 médecins en ville. Cyclamed a choisi un réseau essentiellement urbain (76 %), car la patientèle citadine « un peu moins écocitoyenne a besoin d’être davantage sensibilisée ».
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