ALORS QU’IL AVAIT proostiqué pour l’année 2010 une baisse de chiffre d’affaires de l’ordre de 1,4 milliard d’euros (due à la perte de brevets sur le marché américain, et aux coûts supplémentaires induits par la réforme du système de santé aux États-Unis), le laboratoire allemand Boehringer Ingelheim a finalement pratiquement compensé ces pertes annoncées pour retrouver le niveau de ses ventes de l’année précédente. Raisons de ce sursaut inattendu, selon le laboratoire, la croissance des médicaments de prescription, les lancements réussis de nouveaux produits, sans oublier une augmentation très importante (51 %) des ventes dans le secteur de la santé animale. Le chiffre d’affaires 2010 de Boehringer pour les médicaments à usage humain s’est élevé à 11,7 milliards d’euros, dont 9,7 milliards pour les médicaments de prescription. Boehringer qualifie en conséquence 2010 d’« année couronnée de succès malgré des conditions globalement difficiles ».
Dans ce contexte, Boehringer a continué à investir dans la recherche et le développement (R&D). En 010, le laboratoire aura ainsi consacré à cette activité 21 % du chiffre d’affaires des ventes de ses médicaments remboursables. Pour l’année 2011, Boehringer compte beaucoup sur son nouveau médicament, le Pradaxa (prévention des AVC chez les patients atteints de fibrillation auriculaire) pour assurer la croissance de ses ventes. Pradaxa a été autorisé fin 2010 aux États-Unis et au Canada, et est autorisé depuis le début de l’année 2011 en Nouvelle-Zélande, au Japon et en Corée du Sud.
Enfin, Boehringer dispose de 5 sites au Japon, dont trois consacrés à la production. L’un de ses sites de production est situé à Fukushima, où le tsunami qui a suivi le séisme du mois dernier a occasionné des dommages énormes, et pas uniquement dans la centrale nucléaire. « À notre grand soulagement, a précisé Andreas Barner, président du directoire, nous avons appris que nos 3 000 employés au Japon étaient tous sains et saufs. » Depuis le drame, l’essentiel des activités du site de Fukushima « a été consacré à consolider les zones endommagées par le désastre, aider le personnel et stabiliser la production », conclut le laboratoire.
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