Parité, accès aux postes de responsabilité

L’hôpital peut mieux faire pour les femmes médecins

Publié le 16/04/2012
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PLUSIEURS syndicats de praticiens libéraux se sont mobilisés ces derniers mois pour faire avancer la cause des femmes médecins (protection sociale, couverture maternité, carrière, accès aux responsabilités syndicales…). Un colloque a montré que l’hôpital pourrait lui aussi (beaucoup) mieux faire sur ce terrain.

« L’hôpital est certes un monde féminin (à environ 80 %), mais aussi profondément discriminant. On recense 90 % des femmes parmi les aides-soignants et les infirmiers. Mais seulement…16% des femmes sont directrices d’hôpital et 9 % occupent des emplois dans la haute fonction publique », a expliqué Christine Girier-Diebolt, directrice de l’hôpital Robert Debré à Paris.

Dans cet établissement, comme dans beaucoup d’autres hôpitaux, 70 % des praticiens hospitaliers attachés et 80 % des chefs de clinique sont des femmes. En revanche, seulement 10 % occupent des postes de chef de service et…aucune femme n’est chef de pôle. C’est pourquoi Christine Girier-Diebolt, également vice-présidente de l’Association des directeurs d’hôpital (ADH), souhaite le déploiement de mesures favorisant l’égalité hommes/femmes dans la fonction publique hospitalière.

L’ADH voudrait mieux sensibiliser les hôpitaux à la question de l’égalité professionnelle par la voie de la formation. Elle approuve également l’instauration progressive d’un quota de 40 % de femmes dans les comités de sélection et les jurys de recrutement, et à terme dans les instances exécutives des établissements publics. « La fonction publique hospitalière est très en retard par rapport aux entreprises privées et les femmes doivent lutter contre les préjugés et les stéréotypes », résume Christine Girier-Diebolt. Le progrès technique vient parfois au secours : les robots en chirurgie et les techniques mini-invasives permettent un travail plus facile pour les femmes chirurgiens.

Beaucoup de chemin reste à parcourir. « L’enseignement de la médecine est trusté par les hommes », déplore le Dr Amina Yamgnane, gynécologue-obstétricienne.

CHRISTINE FALLET

Source : Le Quotidien du Médecin: 9115