UNE FOIS n’est pas coutume, les organisations de praticiens hospitaliers manifestent aujourd’hui toutes ensemble la colère que leur inspire la situation de l’hôpital public. La Coordination médicale hospitalière (CMH), l’Intersyndicat national des praticiens hospitaliers (INPH), le Syndicat national des médecins des hôpitaux (SNAM-HP) et la Confédération des praticiens des hôpitaux (CPH) organisent de conserve une « journée d’action et de mobilisation » au cours de laquelle des réunions locales sont programmées tandis qu’une délégation parisienne compte se rendre au ministère de la Santé et demander à y rencontrer Roselyne Bachelot.
En arrêtant au début du mois la date d’aujourd’hui, les PH avaient pris soin de se démarquer des mouvements en cours contre la réforme des retraites (et notamment de la journée du 12 – mardi dernier –, à l’époque déjà programmée par les grands états-majors). Peine perdue. La crispation contre les conditions du report de l’âge de la retraite choisie par le gouvernement – et la perspective du vote de la réforme demain par le Sénat – a changé la donne. Ce mardi est entre-temps devenu la sixième journée nationale « retraites ». La démonstration de force et d’exaspération des praticiens risque de se retrouver noyer sous celle… du reste de la France (cheminots, gaziers, fonctionnaires, lycéens…) en colère.
Une « ordonnance médicale pour 18 mois ».
Les praticiens de l’hôpital public n’en restent pas moins inquiets sur trois points : les « difficultés croissantes d’accès aux soins » qu’ils constatent ; la « remise en cause de certaines (des) missions (des hôpitaux) dont la permanence des soins » ; « la fracture médicale » qui, selon eux, « marginalise la place et le rôle des médecins à l’hôpital (en) provoquant un reflux des recrutements vers l’exercice privé lucratif ».
S’ils parviennent à entrer dans le ministère de la Santé, les intersyndicats n’iront pas les mains vides. Ils vont apporter à Roselyne Bachelot une « ordonnance médicale pour les 18 mois à venir » destinée à soulager les maux de l’hôpital public. Au rang de leurs préconisations : le financement de l’institution « à hauteur de (ses) missions », l’abrogation du décret sur les CME qui, en vertu de la loi HPST, a révisé les règles de la représentation des médecins dans les hôpitaux ; la mise en œuvre « immédiate » d’une politique de « promotion et de modernisation des recrutements médicaux à l’hôpital ». La potion s’assortit d’un rappel à l’ordre de la ministre : mettez en œuvre, lui disent en substance les quatre organisations, les accords que vous avez signés avec nous (qu’ils portent sur l’IRCANTEC – retraite– ou les comptes épargne temps. L’histoire dira si Roselyne Bachelot entendra dans le brouhaha ambiant.
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité
Troubles du neurodéveloppement : les outils diagnostiques à intégrer en pratique
Santé mentale des jeunes : du mieux pour le repérage mais de nouveaux facteurs de risque